Pourquoi ZIM continue-t-il de lancer de nouveaux services ?

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Au vu des circonstances, les choix du transporteur israélien détonnent. Alors que ses concurrents suspendent des services et freinent sur les nouveautés commerciales, ZIM soigne son offre, lance une nouvelle rotation et relance des lignes suspendues. Des décisions à contre-courant mais circonstanciées.

ZIM vient de présenter les résultats de son troisième trimestre et si ses sous-performances étaient anticipées par les marchés, le numéro dix mondial subit sévèrement le contre-choc après avoir surfé durant deux ans sur des bénéfices inédits dans toute son histoire. Et cela a été d'autant plus une aubaine que la société n'était pas en grande forme quand le monde a fait connaissance avec le coronavirus.

Néanmoins, il continue d’investir. Il a lancé le 12 novembre un nouveau service entre Asie et la côte ouest-américaine, commercialisé sous la marque ZIM Albatross (ZAT), au départ de Ningbo. Il y affectera onze panamax (affrétés).

Relance d'un service express

Mais l’information qui a surtout retenu l’attention est la reprise de son service express entre le sud de la Chine et la Californie, le ZIM eCommerce Xpress (ZEX), qu’il avait lancé en juin 2020 quand les taux de fret bombaient le torse mais fermé en mars 2023 face au ralentissement généralisé.

Sa relance est une décision très surprenante au vu du contexte. « ZIM continue d'agrandir rapidement sa flotte et doit trouver des emplois pour les navires supplémentaires », décrypte Alphaliner.

Après avoir réceptionné, en début de mois, les ZIM Amber (7 800 EVP) et ZIM Sparrow (5 300 EVP), ce dernier affrété à long terme auprès de Navios Maritime Part, l'armateur doit recevoir sept autres navires dans la catégorie des 5 300-7 900 EVP d’ici fin février 2024. Certains d'entre eux ont été affrétés jusqu'en mars 2028 à des taux très élevés (43 000 $ par jour). Il attend en outre 46 nouveaux porte-conteneurs, dont 28 au GNL, entre 2023 et 2024. La pression est donc forte alors que sa flotte actuelle aligne 592 000 EVP répartis sur 125 navires dont huit seulement en propriété.

Trouver un emploi à ses navires

Mais la motivation ne se réduit pas au simple fait de trouver un emploi à ses navires. « Le choix est compréhensible au regard de l'évolution des taux de fret maritime au comptant sur les deux plus grands trafics Est-Ouest [Asie-Europe et Asie-Amérique du Nord]. Cet axe génère actuellement le revenu le plus élevé pour le fret spot, compte tenu de la distance de navigation », ajoute la société spécialisée dans la ligne régulière.

Si les taux de fret sont loin des plus de 8 000 $ par conteneur de 40 pieds, observés en février et mars 2022, ils sont à nouveau supérieurs de 15 % à ceux de mars 2023. Bien que très volatiles (- 12 % la semaine dernière).

Mais selon Alphaliner, le revenu par mille nautique s'est élevé à environ 0,32 $ la semaine dernière, soit bien plus qu’entre Shanghai et Rotterdam (0,14 $), New York (0,22 $) ou Barcelone (0,27 $).

Fin du repaire transatlantique

Le transatlantique ne fait en tout cas plus partie des alternatives lucratives alors qu'ils avaient servi de repaires lorsque les trafics Asie-Amérique du Nord et Asie-Europe ont commencé à se refroidir.

« Comme on pouvait s'y attendre, l'afflux de capacité s'est traduit par une chute des taux », font observer les analystes d'Alphaliner. Actuellement, les taux de fret entre Rotterdam et New York se situent entre 1 100 et 1 500 $ par conteneur de 40 pieds contre 6 700 et 8 350 $ il n'y a pas si longtemps.

Adeline Descamps

 

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