La première conversion au méthanol d'un porte-conteneurs achevée

Article réservé aux abonnés

Maersk Halifax

Les travaux de conversion au méthanol du Maersk Halifax auront duré 236 jours.

Des cérémonies sur le chantier chinois de Zhoushan Xinya ont accompagné la fin du chantier qui a consisté à modifier le moteur principal, à installer des réservoirs de méthanol et à allonger le Maersk Halifax, porte-conteneurs de 15 282 EVP. Les travaux avaient démarré en juillet et viennent de s'achever après 236 jours d'ouvrage.

Maersk a viré sa cuti depuis mais il est (était ?) depuis 2018-2019, date de ses premiers engagements publics en faveur de la neutralité carbone, le premier à s'engager sur la voie d'un carburant d'un genre nouveau. Condamnant publiquement l'empreinte environnementale et stigmatisant notamment ses fuites de méthane, le numéro deux mondial de la ligne régulière a été en revanche un militant-acteur du méthanol vert en commandant les premiers porte-conteneurs du secteur et en s’engageant dans des contrats d’achat long terme de la molécule pour amorcer la pompe de la production. L’armateur danois doit réceptionner 338 500 EVP à propulsion méthanol entre 2024 et 2025, Soit douze de 16 500 EVP (HHI), six de 17 500 EVP (HHI) et six de 9 000 EVP (YZJ).

Conversion au méthanol

En termes de conversion, c'est aussi Maersk qui a signé le premier contrat de conversion avec le chantier naval Zhoushan Xinya à Ningbo-Zhoushan pour convertir le Maersk Halifax, porte-conteneurs de 15 282 EVP. Les onze navires de cette série, construite entre 2017 et 2019, pourraient être concernés. Les travaux avaient démarré en juillet et viennent de s'achever après 236 jours d'ouvrage. Une fin de chantier marquée par des cérémonies chez le constructeur fin octobre.

Le projet a consisté à modifier le moteur principal, à installer des réservoirs de méthanol mais aussi à allonger la coque (352 m avant, 367 m après selon les rapports du chantier pour compenser la perte de capacité due au réservoir de méthanol qui grignote des EVP. En outre, le chantier a rehaussé les ponts d'arrimage et installé ce que l'on appelle des « oreilles de Mickey » (extensions des structures d'arrimage sur les rangées les plus extérieures). Avec ses ponts renforcés et surélevés, le Maersk Halifax pourra transporter un étage supplémentaire de conteneurs à l'arrière. Le nombre exact prête à controverse.
Maersk indique maintenant que la capacité est désormais de 15 690 EVP.

Le motoriste allemand Man est à la manœuvre avec son moteur modèle bicarburant de type B&W 8G95ME-LGIM10.5. Alfa Laval a fourni le système d'alimentation en carburant.

Le Maersk Halifax est en réalité l'ex-Maersk Honam, qui avait été très  endommagé en 2018 si bien qu'il a été coupé en deux pour se désolidariser de sa section détruite, la moitié arrière étant intacte. Il a été remis en service sous son nouveau nom en août 2019.

Le navire, ravitaillé en méthanol, a quitté Shanghai le 5 novembre pour rejoindre le sercice AC2 qui relie Shanghai, Qingdao, Busan et Yokohama à Lazaro Cardenas, Manzanillo et Balboa.

Des émules en conversion

CMA CGM s’est engagé, de son côté, avec Qingdao Beihai Shipbuilding Heavy Industry pour la conversion de dix unités de 9 300 EVP. En décembre 2023, Cosco a fait appel à son tour au motoriste MAN ES pour convertir quatre porte-conteneurs, deux unités de 13 800 EVP et deux de 20 119 EVP en double motorisation avec le méthanol. Les premiers à être transformés seront les Camellia et Virgo. Le contrat de ce dernier est assorti d'une option pour neuf navires supplémentaires des classes Virgo et Pisces de 20 000 EVP. Ils devraient être livrés durant le premier semestre de l’année 2025. Les travaux ont commencé il y a quelques jours à Shanghai pour le premier projet de Cosco. Le moteur principal MAN S90 et le moteur auxiliaire Wärtsilä W32 seront tous deux convertis.

Hapag-Lloyd, qui avait été le premier et le seul à avoir testé la conversion fort onéreuse d’un navire au GNL (Matson s’y est ensuite essayé), et Seaspan sont plus ambitieux encore : ils avaient annoncé en juillet 2023 plancher sur une conversion à grande échelle, jusqu’à 60 unités, dont 15 unités affrétées à long terme par Hapag-Lloyd et 45 autres en option. Mi-avril, l’armateur allemand et son affréteur ont conclu un accord pour refiter les cinq premiers. Il s’agit de navires d’une capacité de 10 100 EVP, dont le contrat d’affrètement a été prolongé de six ans. La répartition de l'investissement a aussi été tenu à la discrétion des deux parties prenantes. Elle est déterminante. Si Seaspan assure le coût du chantier, il se peut qu’il ait revu à la hausse les termes financiers du contrat initial à moins que l’investissement ne soit partagé.

Adeline Descamps

 

 


 

Trafic et lignes

Shipping

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15