Valence : le GNL sauve la mise aux conteneurs

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Le leader espagnol du trafic de conteneurs subit le contrecoup du ralentissement de l’économie mondiale. À l’issue du neuf premiers mois de l’année, le volume des boîtes manutentionnées s'est replié de 6,6 %. Le recul du transbordement observé en 2021 s’accélère. En revanche, le triplement des importations de GNL ont permis de limiter le recul du trafic.

Pendant les neuf premiers mois de 2022, le volume des boîtes manutentionnées a reculé de 6,6 % pour totaliser 3,95 MEVP, selon les chiffres de l’Autorité portuaire de Valence (APV), qui incluent également les ports de Sagonte et de Gandía. Le recul du transbordement observé en 2021 (- 5,5 %) s’accélère avec 1,88 MEVP traités pendant les neuf premiers mois contre 2,19 MEVP pendant la même période de l’année antérieure (-14,1 %). L’APV estime que les 245 000 EVP (conteneurs pleins) « perdus » au bénéfice de ports voisins s’expliquent par la congestion des installations portuaires. Ce phénomène ne fait que renforcer sa volonté de concrétiser le projet de construction du quatrième terminal à conteneurs, pour lequel seul le groupe MSC a présenté une offre.

Exportations freinées par les coûts énergétiques

Hors transbordement, le bilan est tout aussi mitigé. Certes, les importations, mesurées en conteneurs pleins, progressent de 7,5 % mais les exportations diminuent de 6,9 %. L’industrie des carreaux de céramique (« azulejos »), un des principaux clients du port, illustre bien le retournement de la conjoncture. Après un bel exercice 2021 (6,5 Mt exportées), le flux est en baisse de 6 % pendant les huit premiers mois de 2022 (4,1 Mt). La hausse du prix du gaz, les hausses de coûts et la guerre en Ukraine ont freiné les exportations vers les marchés émergents. Les entreprises du secteur se replient vers l’Europe mais ces marchés sont approvisionnés essentiellement par camion.

Un quart du trafic espagnol de voitures neuves

Tout n’est pas cependant négatif comme en témoignent les bons chiffres du trafic roulier. Le ro-ro s’inscrit en hausse de 6,8 % (365 000 UTI), grâce au dynamisme du ropax (1 690 navires, + 30,7 %). Le flux de voitures neuves affiche une très belle hausse de 14,9 % (400 000 véhicules), soit une nette reprise après le recul observé en 2021 (- 7,4 %, 500 000 véhicules). En 2022, Valence se paie même le luxe de dépasser son rival historique, Barcelone, de quelques dizaines de milliers de véhicules, et de concentrer un quart du trafic espagnol de voitures neuves. Les principaux clients sont la Belgique, l’Italie et la Turquie.

Le GNL en hausse de près de 200 %

Mais le meilleur résultat obtenu concerne, bien évidemment, les vracs liquides. Le terminal de regazéification du port de Sagonte, Saggas (quatre réservoirs d’une capacité totale de 600 000 m3) a réceptionné 2,8 Mt pendant les neuf premiers mois de 2022 (+ 191 %) et a réexporté 0,2 Mt (+ 223 %), soit un trafic total de 3 Mt (+ 192 %). Comme, par ailleurs, les importations de fioul et d’essence sont également en hausse, de 16,3 et 20,5% respectivement, le montant global du trafic de vracs liquides s’établit ainsi à 4,3 Mt (+ 80,5 %).

On notera enfin la bonne tenue des vracs secs (+ 8,7 %, 1,8 Mt), liée principalement aux importations de céréales (+ 22 %, 0,9 Mt). Dans ces conditions et grâce aux vracs, le trafic dans les trois ports qui relèvent de l’APV ne fléchit que de 3,2 % à 61,4 Mt. Valence limite la casse mais les prochains mois s’annoncent difficiles.

Daniel Solano

 

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