Sur la voie d’une « nouvelle flotte bas carbone », Corsica Linea mise à nouveau sur le gaz pour un navire supplémentaire dont la commande a été officialisée ce 8 janvier. Le premier, A Galeotta, ro-pax de 206 m, a été construit par le chantier vénitien Visenti et est entré en flotte il y a près d’un an, positionné depuis lors sur la desserte de la Corse au départ de Marseille.
Le second, d'une capacité d'accueil jusqu’à 1 000 passagers avec ses 235 cabines et de transport de 180 véhicules et 135 semi-remorques, est aussi destiné à faire des navettes entre l'île et le continent.
Commandé auprès de l'armateur suédois Stena ro-ro, il sera le 13e de la série E-Flexer. Ces unités, conçues par la compagnie suédoise sur une base technique commune, reçoivent différentes motorisations selon les spécifications demandées par ses clients, parmi lesquels Brittany Ferries, DFDS ou Stena Line.
Long de 203 m, propulsé à 23 nœuds grâce à ses deux moteurs Wärtsilä de 13 740 kW chacun, il a été confié au chantier de prédilection de Stena, Weihai en Chine, et sera construit sur le site de CMI Jinling, pour une livraison attendue en mars 2026.
Vers le Bio-GNL et le e-GNL
Le choix du GNL, confirmé avec ce second navire, s’inscrit dans la stratégie de la compagnie amodiataire de la DSP pour la desserte maritime de la Corse (avec la Méridionale) de tendre vers la neutralité carbone dès 2040. L'entreprise précise que le méthane fossile, aujourd’hui utilisé, est « une option transitoire avant le passage à une alternative décarbonée produite à partir de biomasse (Bio-GNL) ou d’électricité verte (e-GNL) ». Ayant rejoint les rangs des pragmatiques, la compagnie considère le GNL comme « une technologie mature, immédiatement opérationnelle, et adaptée aux nouvelles réglementations en matière d’émissions atmosphériques en Méditerranée ».
Dans le cadre de sa décarbonation, Corsica Linea introduit d’autres carburants. Au début de l’été 2023, le Méditerranée, ferry effectuant des rotations entre Marseille et Alger, a éprouvé les biocarburants (30 %). Depuis, quatre autres navires de la flotte de Corsica Linea, qui en compte neuf au total, l’ont suivi dans cette voie.
Étienne Berrier