U.N. Ro-Ro retire une de ses trois escales de Toulon

Après des années de bataille pour réhabiliter une ligne ferroviaire à Toulon-Brégaillon et alors que les travaux touchent à leur fin, DFDS/U.N. Ro-Ro retire une de ses trois escales hebdomadaires au profit de Sète. Un coup dur pour le port varois qui a investi 3,7 M€ pour servir au mieux les intérêts de l’armateur danois​.

Après avoir achevé la rénovation des 1,6 km de voies qui séparent la gare de la Seyne-sur-Mer du terminal maritime de Brégaillon, le maître d'ouvrage du chantier Colas Rail va s’attaquer à la partie la plus délicate, à savoir le remplacement du pont ferroviaire métallique de type Eiffel, endommagé à de multiples reprises par les passages de camions.

Le seul remplacement du pont absorbe à lui seul la moitié de l’investissement global de 3,7 M€ porté (à parts égales) par la CCI du Var, TPM, le Conseil départemental, le Conseil Régional et l’État. « Le projet suit son cours, les travaux doivent s’achever fin 2019 et les premiers trains devraient circuler début 2020. Sur certaines destinations, nous sommes en mesure de composer des trains complets. Sur d’autres, nous serons connectés à un hub ferroviaire », annonce le directeur des ports de Toulon Jérôme Giraud, qui prévoit de lancer un appel d’offres pour la traction.

« Notre objectif, c’est de gagner le Nord (Luxembourg, Grande-Bretagne) et de rallier l’Espagne. Reste à connaître l’opérateur ferroviaire », détaille Tan Actuna, directeur général de Worms Services Maritimes, agent U.N. Ro-Ro à Toulon

Difficile de savoir pour l’heure qui de VIIA, Europorte ou Greenmodal/Novatrans sera sur les rails. À peine débarqués des navires, les conteneurs quittent Toulon par la route pour rejoindre les terminaux ferroviaires Novatrans d’Avignon et de Miramas et repartir à destination de la région parisienne (Valenton) et du Nord de la France (Dourges).

Coup de Trafalgar

Or, voilà, après avoir porté à bout de bras ce projet, au moment où les travaux touchent à leur fin, c’est le coup de théâtre. Après plusieurs années de croissance continue des unités rolls et une pression croissante pour évacuer le fret par le rail, DFDS/U.N. Ro-Ro rebat les cartes.

À compter du 1er juillet, la compagnie retire une de ses trois escales hebdomadaires à Toulon au profit de Sète, où il positionnera vraisemblablement un deuxième navire capable de transporter 310 remorques par voyage.

En jeu pour DFDS/U.N. Ro-Ro à Sète : un trafic annuel supplémentaire de près de 20 000 remorques par an qui, une fois débarquées dans le port d’Occitanie, alimentent les marques du géant mondial du textile Inditex basé en Espagne (Zara, Massimo Dutti, Stradivarius, Pull and Bear…).

 « C’est un coup dur », reconnaît Jérôme Giraud qui saisit ce retournement de situation pour en faire une opportunité. « Cela va nous permettre de diversifier notre portefeuille clients, d’aller chercher de nouveaux trafics. Quoiqu’il, en soit nous débuterons avec du fret ferroviaire relié à des points de consolidation avant d’opérer deux à trois trains complets par semaine », assure-t-il.

 Depuis l’arrivée de l’armateur Turc en 2011, Toulon a connu une expansion spectaculaire de ses flux rouliers au point d’atteindre un pic de 70 000 remorques en 2018.

N.B.C

Shipping

Port

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15