Lesté par des charges de manutention exorbitantes facturées par Carfos, le terminal des Tellines perdait de l’argent. La situation est devenue critique avec l’arrêt de la subvention annuelle de 400 000 € accordée par le Grand port maritime de Marseille au terminal céréalier.
Aux termes de deux ans de bras de fer, les coopératives agricoles de Bourgogne-Franche-Comté, propriétaires du terminal céréalier de Port-Saint-Louis-du-Rhône, ont signé le 23 décembre le rachat à Sea Invest d’une grue (500 t/h) au terminal des Tellines et d’un portique de chargement au quai Gloria (1000 t/h) adossé aux bandes transporteuses exploitées par Carfos.
Capacité de 1 Mt
« Ce rachat des outillages permet de diminuer le coût de manutention qui représentait deux tiers de nos charges et de nous placer dans la configuration de tous les silos céréaliers français, propriétaires de leurs outils. Le retour à une situation économique saine permet d’envisager de nouveaux projets », annonce Emmanuel Haugazeau, directeur de la Société d’exploitation Port Tellines (SEPT).
Cette reprise en main de la manutention permettra d’exploiter à plein régime un site d’une capacité de 1 Mt et qui tourne en moyenne à 500 000 t/an. « Depuis 2020, nous développons le stockage de produits issus de l’agriculture biologique. Cette filière résulte de la proximité du terminal à conteneurs », ajoute le dirigeant.
Trois mois d’arrêt pour un portique
Traditionnellement orienté vers les exportations de céréales, le terminal a enregistré une hausse de 30 % des importations de graines de soja bio avec 17 000 t importées en 2021 d’Afrique de l’Ouest. Transitant via les terminaux voisins de Fos, les conteneurs sont dépotés et les graines de soja stockées à plat avant d’irriguer les marchés français et italien.
Les mauvaises conditions météorologiques ont affecté la campagne céréalière 2020-2021 et, un malheur n’arrivant jamais seul, le terminal a subi l’arrêt durant trois mois d’un portique à conteneurs endommagé lors d’un accident.
Aussi le terminal a-t-il accusé l’an dernier une baisse de 20 % des expéditions de céréales, à 400 000 t, essentiellement du blé tendre. « Notre rôle ne consiste pas à stocker les produits mais à les classer, voire les combiner pour répondre au cahier des charges des exportations », précise Emmanuel Haugazeau. Parmi les destinations figure l’Italie au premier rang, devant l’Espagne, l’Algérie et la Grèce.
Nathalie Bureau du Colombier
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