La déformation d'une partie du quai dans la partie portuaire dédiée aux énergies marines à Brest restera une mauvaise surprise alors que la jetée, composée de palplanches métalliques, venait de mettre la touche finale aux cinq ans de travaux d'endiguement et de comblement nécessaires pour constituer cette vaste zone industrielle. Le polder et son quai colis lourds doivent servir à la réception, la préfabrication, la logistique et au transport des composants des éoliennes, certains chargements affichant un poids de 1 000 t.
Les travaux d'aménagement de la zone avaient été suspendus le temps de réaliser les expertises. Un accord a finalement été trouvé cet hiver entre la région Bretagne, maître d'ouvrage, la société de construction Vinci et le maître d'oeuvre Egis d'une part. Et d'autre part, par TRC, l'assureur tous risques chantier. Ce dernier a décidé de prendre à sa charge 27 M€, les entreprises concernées et leurs assureurs respectifs 55 M€. La région quant à elle, contribuera à hauteur de 3 M€ et prendra en charge les surcoûts des opérations de dragage effectuées par DEME et qui avaient été écourtées durant l'hiver 2019-20.
La première moitié doit être livrée dans un an. La seconde, en décembre 2022.
Un nouveau parc éolien flottant au large de Belle-Île
Des implantations et des emplois
Cela n'a pas empêché Navantia Windar de s'installer il y a environ un an sur une partie des 11 ha aménagés sur le polder et d'y monter un hangar de 170 m de long pour 15 de haut. Pour rappel, Ailes Marines, en charge de la construction et de l’exploitation du projet, a mandaté ce groupement espagnol pour la fabrication des fondations des 62 éoliennes destinées au futur parc de Saint-Brieuc. Plusieurs livraisons de tubes métalliques destinés à la construction des fondations de type jacket ont déjà été effectués.
Des composants de ces trépieds ont été assemblées à Brest et chargés le mois dernier pour être acheminés sur le site. Deux-cent cinquante emplois ont ainsi été créés alors que la société, constituée par l'espagnole Haizea et la française Fouré chargée de l’assemblage des mâts, doit en générer 35 de plus.
Sabella a par ailleurs annoncé le mois dernier son installation sur le terminal dans un atelier relais afin d'y assembler les nacelles de quatre de ses hydroliennes.
Le lancement d’un nouvel appel d'offres (9e parc éolien en mer français) pour un parc éolien flottant au sud de la Bretagne tombe à point pour conforter la place du port de Brest dans la filière des énergies marines. La localisation ce parc d’une puissance de 250 MW, qui faisait débat, vient de faire l’objet d’une décision parue au Journal officiel du 21 mai. Il sera situé à plus de 15 km de Belle-Île et de 25 km de Groix, à 30 km de Quiberon et à plus de 40 km du port de Keroman à Lorient. La phase de sélection des candidats a été lancée par la Commission de régulation de l’énergie le 30 avril.
Gérard Le Brigand