La Compagnie Maritime Belge (CMB) a pris livraison du CMA CGM Masai Marai, porte-conteneurs 6 014 EVP et première unité d'une série commandée en trois temps au constructeur chinois Qingdao Yangfan pour atteindre finalement douze unités. La CMB se ravisera ensuite pour en annuler six.
Selon les informations d’Alphaliner, CMA CGM s'était initialement engagé à prendre six des navires en affrètement à long terme et d’acheter les six autres à la livraison. Les termes du nouvel accord, après annulation, restent à la discrétion des négociations commerciales.
Une longueur rabotée
Le nouveau navire mesure 42,80 m (17 rangées) de large et (seulement) 240 de long, nouvelle génération de navires à large fuselage censé lui offrir une plus grande flexibilité d'itinéraires, assure le constructeur.
Classé glace et à l'ammoniac
Mais sa spécificité est ailleurs : il est classé glace 1A et propulsé par deux moteurs MAN à double carburant avec la possibilité d’être converti à l'ammoniac.
Le CMA CGM Masai Marai, qui a démarré sa carrière le 28 mai sur le service Asie-Afrique du Sud/Afrique de l'Ouest Wax 1, remplace le MSC Prelude, porte-conteneurs de 4 600 EVP que l'armateur français affrète et qui sera vendu à MSC au terme de sa période de location.
La construction du second de la série, le CMA CGM Khao Sok, a déjà été lancée.
L'hydrogène et l'ammoniac pour la CMB
La Compagnie maritime belge considère que l'hydrogène et l’ammoniac vert auront un rôle important à jouer dans la décarbonisation du transport maritime, l'hydrogène pour les petits navires et la navigation intérieure, et l'ammoniac vert pour les plus grands navires et les lignes océaniques.
L'entreprise qui, par sa filiale CMB Tech, veut se positionner sur les navires aux carburants alternatifs, a déjà à son actif quelques Premières dans l'hydrogène avec le navire à passagers Hydroville, le ferry Hydrobingo et CTV Hydrocat.
La compagnie est aussi à l'initiative d'une commande portant sur de grands vraquiers prêts pour l'ammoniac.
Enfin, cette vision verte est à l'origine, du moins de façon officielle, des différends qui l'opposent à John Fredriksen, avec lequel elle partage un « bon bout » de capital d'Euronav.
La famille Saverys, à la tête de la CMB, voudrait repositionner l'armateur de superpétroliers belges dans le transport de carburants alternatifs quand le magnat à la double nationalité norvégienne et chypriote aurait aimé fusionner les deux géants du secteur au niveau mondial, Euronav et Frontline. S'ensuit une longue saga aux multiples rebondissements à tiroirs, dont l'intrigue n'est pas soldée.
Adeline Descamps