L'armateur japonais K-Line acquiert le fabricant nantais d'ailes Airseas

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Le fabricant des cerfs-volants de traction, connus sous la marque Seawing, a été racheté par l’armateur japonais K-Line, qui promeut depuis 2019 la technologie de l'entreprise française en équipant ses vraquiers. Placé en redressement judiciaire en janvier, Airseas avait démarré avec le soutien financier d'Airbus.

Pour reprendre les activités d’Airseas, l’armateur japonais Kawasaki Kichen Kaisha, nom complet de K-Line, a créé fin décembre 2023 une filiale domiciliée à Nantes, nommée OceanicWing.

C’est cette société qui a acquis le 15 février le concepteur du cerf-volant de traction pour les navires marchands, commercialisé sous la marque Seawing. Objectif : renforcer le développement et la commercialisation de la technologie française, a indiqué le communiqué.

Fondée en 2016 par des ingénieurs issus de l’industrie aéronautique, la compagnie nippone travaille avec Airseas depuis 2019, les deux entreprises étant associées dans un accord visant à éprouver le concept et susceptible de se transformer en une commande pour 51 unités.

Des essais pendant plusieurs années

Un premier capesize a été équipé en décembre 2022. Début 2023, le système, automatiquement dirigé pour maximiser la puissance du système. a pris place à bord d’un deuxième grand vraquier, neuf, et dont la propulsion principale utilise le GNL. K-Line s'est alors engagé pour cinq ailes.

La société nantaise a par ailleurs testé son concept sur plusieurs des rouliers que Louis Dreyfus Armateurs (LDA) exploite pour le compte d’Airbus. En 2017, le premier Seawing est déployé à partir du pont du Ciudad de Cadiz, convaincant ainsi le constructeur aéronautique de devenir le premier actionnaire d’Airseas.

En 2021, un cerf-volant de 500 m² est installé à bord d'un deuxième roulier pour Airbus, le Ville de Bordeaux. Le roulier, qui transporte des composants d'avions entre l’Europe et les États-Unis, effectue plusieurs transatlantiques pour affiner le fonctionnement du concept.

LDA et Airbus ne donnent pas suite

La campagne d’essai de 18 mois, finalisée en octobre 2023, est dans l’ensemble un succès, même si les mesures ne font état que d’une réduction de consommation de carburant de 16 %, alors qu’une économie de 20 % était attendue.

L'entreprise avait alors annoncé que son système pourrait être installé sur n'importe quel navire et que, contrairement aux rotors, il n'aurait pas besoin d'être alimenté en énergie par le navire pour fonctionner.

Pour autant, c'est bien cette technique qu'ont choisie l’armateur français et l’avionneur européen. Les nouveaux rouliers dont LDA a annoncé la construction pour le compte d’Airbus auront en effet recours aux rotors Flettner du fabricant finlandais Norsepower. Sans doute pour des raisons de coût.

Levée de fonds avortée

En septembre dernier, Airseas avait annoncé l’installation d’un centre d’essai à Dakhla, au Sahara occidental, où les conditions de vent stables permettent de tester tout au long de l’année la dynamique de vol de la technologie. Une usine était prévue en 2026 pour lancer la production en série.

Airseas avait aussi lancé mi-2023 une levée de fonds de 45 M€. Les investisseurs n’ayant pas été au rendez-vous, la société s’était retrouvée à cours de liquidités et avait été placée début janvier en redressement judiciaire. Le rachat par K-Line devrait permettre l’entrée en production à grande échelle. Le devenir de la part d'Airbus est à ce stade inconnu.

Étienne Berrier

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