Airseas a annoncé le 14 décembre avoir terminé l’installation à bord du Ville de Bordeaux, le roulier de Louis Dreyfus Armateurs, du mât de 34 m de haut qui permettra de déployer l’aile de traction Seawing. Une soute à voile a également été installée à l’avant du navire. « Cette première installation est la concrétisation de cinq années de recherche et de neuf brevets déposés », souligne Vincent Bernatets, cofondateur et président de la société basée à Nantes. Elle est le fruit d’un appel à projets de R&D lancé par la région Pays de la Loire. La voile de 1 000 m² déployable jusqu’à 300 m d’altitude, a le potentiel de tracter des navires jusqu’à 200 000 t et « de faire économiser aux navires jusqu’à 40 % de carburant ». L’économie moyenne annoncée est cependant de 20 %.
50 options de commandes
Actionnaire d’Airseas à hauteur de 11 %, Airbus en est aussi le premier client puisque le constructeur aéronautique affrète le Ville de Bordeaux pour transporter des tronçons d’A320 vers les États-Unis. Le 21 décembre, une campagne d’essai de six mois va débuter au départ de Saint-Nazaire pour éprouver le système au cours de six traversées transatlantiques vers l’usine américaine d’Airbus. Ensuite pourra commencer l’exploitation commerciale sachant que l’armateur japonais K Line a déjà pris une option pour 50 commandes.
Équiper 15 % de la flotte existante d’ici 2030 est l’objectif affiché par l’entreprise, dont le système de motorisation d’appoint, souligne-t-elle, permet de décarboner dès à présent, sans attendre les futurs navires alimentés avec des carburants verts.
Etienne Berrier