À peine la Méridionale avait-elle intégré le groupe CMA-CGM, le 31 mai dernier, que Jean-Emmanuel Sauvée, devenu président de la nouvelle filiale, annonçait d’importants investissements : deux ro-pax au GNL, en remplacement des deux navires plus anciens sur les quatre exploités par la compagnie.
Dans un communiqué en date 14 novembre, La Méridionale indique avoir confié au cabinet Stirling Design la conception de ses deux futurs rouliers avec au cahier des charges « une réduction des émissions de CO2 jusqu’à 50 % ».
Prévus pour le transport de 1 000 passagers, soit bien plus que la capacité actuellement offerte sur les Girolata et Kaliste, les plus anciens de la flotte avec leurs 650 passagers, les navires de 180 m de long et 31 m de large disposeront de 264 cabines (+ 68) et offriront 3 411 mètres linéaires pour embarquer du fret en roulier.
Une exploitation sur la Corse en DSP réduit à peau de chagrin
Ils seront exploités sur la desserte de la Corse. Pour rappel, la desserte maritime de la Corse (DSP), adoptée par l’Assemblée de Corse le 20 décembre 2022 pour une durée de sept ans, dessert au départ de Marseille les ports d'Ajaccio, de Bastia, de Porto Vecchio, de l'Ile Rousse et de Propriano. Mais La Méridionale n’assure que la demi-desserte d’Ajaccio et la totalité de Porto Vecchio, le contrat ayant été majoritairement attribué à Corsica Linea.
Propulsion électrique/GNL
La filiale de la CMA-CGM a prévu une propulsion par deux moteurs électriques de 10,5 MW chacun. L’énergie leur sera fournie par des générateurs fonctionnant au gaz naturel liquéfié (GNL) ainsi que par des batteries d’une capacité de 13 MWh. Les navires seront en outre configurés pour basculer vers le méthanol quand le carburant sera disponible. Cela avait été également annoncé.
Les navires sont évidemment prévus pour se brancher sur le courant de quai, déjà disponible au port de Marseille mais pas encore en Corse, où les batteries y suppléeront. La connexion électrique à quai permettrait de réduire de 99 % les émissions de soufre et les particules fines et de 80 % celles d’oxyde d’azote, selon les données communiquées par l'industrie.
Livraison décalée
La compagnie met aussi en avant d’autres caractéristiques vertes à l'instar: « des hélices à cinq pales au dessin optimisé, l’optimisation énergétique des cabines, la récupération et le stockage d’énergie sous forme d’eau chaude, ou encore l’optimisation de la carène aux vitesses contribueront à la réduction des émissions de CO2 et aux émissions sonores subaquatiques. ».
Les navires, dont la livraison avait initialement été annoncée pour le printemps 2026, sont aujourd’hui attendus pour le premier trimestre 2027. Ils ont été confiés au chantier chinois CMJL Weihai. Ils seront inscrits au premier registre du pavillon français.
Étienne Berrier
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