Harland & Wolff revient lentement à la vie

 

Le chantier naval historique de Belfast connaît une nouvelle vie depuis son sauvetage in extremis de la faillite par la société d'infrastructures énergétiques britannique InfraStrata. Si Harland & Wolff possède deux des plus grands docks d'Europe, les travaux se concentrent désormais sur l’éolien offshore et la rénovation.

Le chantier naval historique de Belfast Harland & Wolff a fait retentir sa sirène pour la première fois depuis une vingtaine d'années, le 9 avril, en signe de solidarité avec les travailleurs « en première ligne » du NHS (National Health Services). Les navires à quai dans le port de Belfast ont également sonné leurs cornes de brume, se joignant ainsi à l'événement devenu hebdomadaire, chaque jeudi, lorsque les Britanniques se retrouvent sur leur balcon pour manifester, par des applaudissements, leur reconnaissance au dévouement des professionnels de la santé et salariés mobilisés par assurer les besoins essentiels et de première nécessité du pays.

« Nous avons pensé qu'il serait approprié, parce que nous vivons un moment inédit, de tirer la sonnette d'alarme. Il ne s'agit pas de Harland & Wolff mais de personnes qui risquent leur vie en notre nom » a alors déclaré John Petticrew, directeur général de Harland & Wolff.

Deux des plus grands docks d'Europe

Le chantier irlandais, vieux de 158 ans et marqueur de l'histoire industrielle nord-irlandaise, connaît une nouvelle vie depuis son rachat par la société d'infrastructures énergétiques britannique InfraStrata. Le géant, qui faisait travailler 30 000 personnes dans les années 30 et guère plus de 130 salariés avant sa reprise, a été acquise pour 6 M£ (6,88 M€) en décembre, ce qui a permis de sauver quelque 80 emplois. Nationalisé en 1975 et acheté par le Norvégien Fred Olsen Energy en 1989 (devenu depuis propriété de la compagnie pétrolière norvégienne Dolphin Drilling), le constructeur du Titanic avait déposé son bilan en août dernier. 

Harland & Wolff possède deux des plus grands docks d'Europe, mesurant respectivement 556 et 335 m de long. Mais ses dernières constructions datent. Le dernier paquebot a été le Canberra en 1960 et son dernier navire remonte à 2003 avec le HMS Anvil Point. L’entreprise s’est ensuite réorientée sur la rénovation, dans le secteur pétrolier ou de la croisière, ainsi que dans des travaux d'installation d'éoliennes offshore. En termes de rénovation, son dernier grand contrat avait consisté en une modernisation pour 50 M£ de l'Azamara Pursuit, construit en 2000 par Royal Caribbean Cruises Ltd. et achevé mi-2018.

Réactivation en deux phases

Suite au rachat d'InfraStrata, le chantier a été réactivé en deux phases, afin de minimiser les risques, et il est maintenant déclaré entièrement opérationnel. Plusieurs contrats de mise en cale sèche pour les ferries déployés en mer d'Irlande ont déjà été réservés. Harland & Wolff continuera également à travailler dans le secteur de l'éolien offshore, ayant remporté le contrat de fabrication des 24 fondations pour les 102 turbines qui forment le parc éolien offshore East Anglia One à 43 km au large de Suffolk. Il doit être opérationnel cette année. Mais avec ses 714 mégawatts de puissance, East Anglia One n’est qu’un maillon d’un méga projet qui prévoit six fermes éoliennes en mer totalisant 7,2 gigawatts de puissance installée.

Robert Jaques

 

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