Malgré une baisse importante de ses recettes et des résultats en pertes, la compagnie maritime danoise se satisfait de son deuxième trimestre et prévoit une année moins délicate que prévu. L'amélioration des perspectives ne permettra pas pour autant d’éviter les licenciements prévus.
Avant que l’exécutif britannique n’impose une quarantaine aux voyageurs en provenance de France, de Monaco, de Malte, et d’Espagne, le directeur général de DFDS, Torben Carlsen, s’était montré plutôt « satisfait » du deuxième trimestre réalisé par l’entreprise, manifestement meilleur que prévu. Quelques heures après l’annonce du secrétaire d’état aux Transports britannique, la compagnie transmanche, qui vante chaque jour dans une campagne de communication digitale les multiples charmes de la côte britannique, a tenu à rassurer ses voyageurs les assurant de la continuité de ses services entre la France/les Pays-Bas et le Royaume-Uni et de la possibilité d’annuler et d’effectuer une nouvelle réservation sans frais, jusqu’à 24 H avant le départ.
Comme ses homologues du transmanche, la société sort du confinement éprouvée même si la part de son chiffre d’affaires (80 %) tirée du fret et de la logistique l’a un peu préservée. Néanmoins, les résultats de son deuxième trimestre ressortent en baisse de 34 %, toutes activités confondues. Le segment « passagers » a particulièrement souffert avec un chiffre d’affaires en chute de 86 %. Les revenus du fret ont diminué d'un quart et les volumes, de 15 %. Ils reflètent l’état des importations britanniques en provenance de l'UE qui se sont repliées d'un tiers en avril et mai alors que les exportations britanniques ont limité le recul à 11 %. La division logistique a également enregistré des volumes en baisse d'un quart en avril mais le repli n’était plus que de l’ordre de 3 % en juin. Si au plus fort de la crise, treize ferries avaient été mis hors service, à la fin du mois de juin, ils avaient tous été remis en service, sauf cinq.
DFDS envisage de supprimer 142 postes en France
L’ensemble s’est matérialisé sur un plan financier par la baisse de son Ebitda de 366 millions de couronnes danoises (35,72 M€) par rapport à 2019 pour l’activité « passagers ». Le fret et la logistique s’en sortent mieux mais avec une perte limitée du résultat d’exploitation à 117 millions de DKK (15,7 M€).
Au total, les recettes ont diminué de 1,4 milliard de DKK pour atteindre 2,8 milliards de DKK (376 M€) au deuxième trimestre et l'Ebitda avant éléments exceptionnels a diminué de 483 millions de DKK, à 507 millions de DKK (68 M€).
DFDS met 12 navires au mouillage
« Les perspectives pour 2020 se sont améliorées suite à une reprise plus rapide que prévu des volumes de fret vers la fin du deuxième trimestre et en juillet. La réouverture de tous les services de transport de passagers et la demande des passagers, en particulier entre la Norvège et le Danemark, a également réduit l'incertitude. Il n'est cependant pas certain que la situation soit durable et nous restons donc vigilants », déclarait Torben Carlsen avant l’annonce britannique.
La direction s’attend toujours à ce que les volume de fret soient inférieurs à 2019, mais elle revoit ses prévisions et a ramené la baisse de 15 à 10 %. Pour ce qui est des passagers, elle est plus prudente, dépendante de facteurs extérieurs sur lesquels elle n’a que peu de prise : les restrictions de voyage et la possibilité d'une résurgence du virus.
L'amélioration des perspectives ne permet toutefois pas à l’entreprise de revoir le plan de licenciement qui doit concerner 650 emplois sur un effectif d'environ 8 600 personnes avant la crise sanitaire. Soit près de 10 % de ses effectifs. 142 postes à Calais et Dieppe sont concernés.
Les plans sociaux se multiplient dans le ferry européen
L’armateur danois opère 57 traversées par jour sur ses lignes Calais-Douvres et Dunkerque-Douvres ainsi que trois rotations quotidiennes entre Dieppe et Newhaven et un entre Amsterdam et Newcastle. En France, il opère un service de fret entre Marseille et Tunis et assure jusqu’à 54 liaisons quotidiennes entre la France et Douvres depuis Dunkerque et Calais. Actuellement, la compagnie fait tourner trois navires sur le transmanche à Calais et trois autres à Dunkerque.
A.D.