La compagnie de ferry annonce une ligne triangulaire au départ de Toulon desservant Carthagène et Mosta en Algérie. Une initiative visant à compenser la chute de la fréquentation voyageurs sur les liaisons traditionnelles continent français-Corse et Italie-Corse.
Après avoir testé en 2020 des voyages spot sur Alger au départ de Brégaillon, Corsica Ferries annonce, ce 9 février, le lancement depuis janvier d’un service régulier hebdomadaire reliant la France, l’Espagne et l’Algérie. Le Corsica Marina, assurant la rotation, est affrété par la société de manutention TAS, filiale du Groupe Charles André, spécialiste de la logistique automobile à Marseille-Fos. Une ligne qui semble encore chercher son équilibre avec des véhicules neufs (Citroën, Peugeot, Dacia) à l’export en sortie de Toulon vers Alger, et en fret retour, une escale à Carthagène en Espagne pour rentabiliser les mètres linéaires avec des poids lourds en proposant un transit-time de 26 heures.
« Nous pouvons transporter plusieurs dizaines de camions sur un voyage. Face à l’importance du trafic routier opéré entre l’Espagne et la France, cette liaison représente une petite part de marché certes, mais correspond à un service réel. Elle permet aux chauffeurs de gagner du temps, de circuler le dimanche, et de réduire l’empreinte carbone de l’activité. À l’heure actuelle, ce n’est pas encore pérenne, il s’agit d’un essai car nous cherchons à raisonner différemment et à trouver des alternatives en cette période de crise », explique Pierre Mattei, président de Corsica Ferries, qui en fait l’annonce sur le réseau social LinkedIn.
Diversification contrainte
Les volumes croissants tendent à confirmer le flair de TAS et Corsica Ferries. Et du point de vue logistique, la chaîne pourrait devenir vertueuse avec des véhicules préacheminés par le rail jusqu’à Brégaillon, le port varois ayant investi massivement pour rénover ses voies.
Mais la diversification de Corsica Ferries ne s’arrête pas là. Son Mega Express Four vient d’être affrété par Irish Ferries pour deux mois afin de relier l’Irlande. « Suite à la baisse du nombre de passagers liée à la crise sanitaire et à la mise à l’arrêt de plusieurs de nos navires, nous cherchons à élargir le scope d’activités, à l’international notamment », déclare Pierre Mattei. La pandémie et ses conséquences (suspension des liaisons, fermeture des frontières, tests PCR avant l’embarquement) ont mis à mal l’activité voyageurs de Corsica ferries qui, avec 1,5 million de passagers, a chuté de 39 % en 2020. Le fret a également marqué le pas l’an dernier avec 610 000 mètres linéaires (- 6 %).
Nathalie Bureau du Colombier