Brittany Ferries a pris livraison en Suède auprès de Stena de son premier ferry au GNL, seconde unité de la série de type E-flexer affrétées а long terme (avec option d’achat) auprès de l’armateur suédois Stena RoRo. Le premier, le Galicia, qui n’est pas propulsé au GNL, a été livré en décembre 2020 tandis que le Santoña (au GNL) devrait entrer en service en 2023.
Commandées par Stena en 2008 au chantier naval chinois Weihai (groupe China Merchants), les trois unités sont les plus grandes de la flotte de la compagnie transmanche. Avec une longueur de 215 m, une largeur de près de 28 m et une jauge brute de 40 000 t, elles affcihent une capacité de 3 000 m linéaires pour les véhicules fret et quelque 1 000 passagers (340 cabines). Les deux ro-pax au GNL opèreront entre le Royaume-Uni et l’Espagne.
« Le renouvellement de la flotte est un des volets clés de notre stratégie commerciale, explique Christophe Mathieu, président du directoire de Brittany Ferries. C'est aussi l'un des piliers du plan de relance qui nous permettra de sortir de la crise du covid et d’offrir à Brittany Ferries cinquante nouvelles années de succès. »
Renouvellement quoi qu’il en coûte
C’est en effet ce que défend l’entreprise bretonne qui, tout en cherchant à se recapitaliser (CMA CGM a annoncé son entrée au capital en septembre dernier) pour faire face à la double crise que représentent la situation sanitaire et la nouvelle donne britannique, maintient ses engagements quant au renouvellement de sa flotte. Et ce, dans le contexte de la révolution énergétique dictée tant par l’OMI que par le futur de l’Union européenne.
Fin juillet, la compagnie, soutenue financièrement par des deux régions de Bretagne et de Normandie, a signé un nouvel accord d’affrètement auprès de Stena pour deux nouveaux autres navires, dans le cadre cette fois d’une charte partie plus courte de dix ans avec option d’achat au bout de quatre ans. Pour ces deux nouveaux ferries, destinés à remplacer les Bretagne et Normandie, la logique d’hybridation a été poussée, jusqu’à opter pour le GNL-électrique. Les deux relieront, comme leurs doyens, la France au Royaume-Uni et seront donc équipés d'une alimentation électrique à quai.
Formation au simulateur GNL pour les équipages
Le Salamanca avait été mis à l’eau le 6 janvier et a récemment terminé ses essais en mer Jaune, en Chine où, pour la première fois, il a goûté au GNL. Les Salamanca et Santoña seront soutés en Espagne, à Bilbao et Santander, par la major pétrolière espagnole Repsol, qui y lancé fin septembre le chantier de son terminal de soutage au GNL.
« Les préparatifs en vue de son arrivée en février 2022 vont bon train. Un simulateur GNL a été installé au centre de formation Atalante, à Saint-Malo et est utilisé pour former le personnel depuis deux mois », indique l’entreprise. Là, les marins de Brittany se familiarisent aux techniques de ravitaillement en GNL du Salamanca et des futures unités (quatre à horizon 2025) ainsi qu’aux procédures de sécurité liées au gaz et à la maintenance. « Ce simulateur est également compact et transportable. Il pourra donc être utilisé pour la formation à bord du navire lors de son arrivée », ajoute la direction.
Adeline Descamps