Brittany Ferries : les deux nouveaux navires affrétés s'appellent Kerry et Santoña

La compagnie bretonne avait annoncé en mars dernier l’arrivée prochaine dans sa flotte d’un 4e navire neuf. En juin, la société de Roscoff indiquait par ailleurs avoir finalisé l’affrètement auprès de Stena RoRo d'un navire pour une durée d'un an. Le troisième navire de type E-Flexer de la flotte.

La compagnie bretonne avait annoncé en mars dernier l’arrivée prochaine dans sa flotte d’un 4e navire neuf et 3e de type E-Flexer*, les deux premières unités étant le Galicia, livrable en 2021, et le Salamanca, attendu en 2022. Construit au chantier naval chinois Avic International Weihai, affrété auprès du suédois Stena, le désormais nommé Santoña devrait entrer en service en 2023. Il sera le 3e troisième navire de la flotte propulsé au GNL après le Honfleur et le Salamanca. Les trois navires de type E-Flexer de 42 200 t chacun seront aussi les plus grands de la flotte, avec une longueur de 215 m permettant de disposer de 3 000 m linéaires pour les véhicules fret et d'une capacité d'environ 1 000 passagers (340 cabines).

En juin, la société de Roscoff indiquait avoir finalisé l’affrètement auprès de Stena RoRo d'un navire de classe Visentini de novembre 2019 à novembre 2020. Ce navire, appelé le Kerry, sera le troisième de ce type après l'Étretat et le Connemara à endosser les couleurs de Brittany Ferries. Il opèrera entre Cork (Irlande) et Santander (Espagne), ligne ouverte en mai 2018 opérée jusqu'alors par le Connemara.

Anticipations

 « Cet affrètement est une évolution importante dans la planification de notre saison 2020, avait alors justifié Christophe Mathieu, président du directoire de Brittany Ferries, qui évoquait des anticipations de capacités supplémentaires en prévision de la saison estivale 2020. Notre navire amiral Pont-Aven (victime d'un incendie dans le compartiment bâbord de la salle des machines le 29 avril, ndlr) sera en arrêt technique pour une période d'au moins 10 semaines en vue de remplacer l'un de ses 4 moteurs, impactant de manière significative notre capacité passagers et fret ».

Le directeur général de la société faisait aussi état de la probabilité « où le gouvernement britannique nous solliciterait fin octobre » et de nouveaux retards dans la construction du Honfleur (la livraison était prévue fin 2019 avec retard sur le calendrier initial en raison des difficultés financières du chantier).

Actuellement en construction au chantier naval FSG de Flensbourg en Allemagne, le premier navire de Brittany Ferries propulsé au GNL,devrait être opérationnel en 2020. Il assurera la liaison Caen-Portsmouth, la route maritime la plus fréquentée de la compagnie (922 000 passagers, soit 38 % de parts de marché et 280 000 voitures revendiqués). Le second, le Salamanca, quant à lui, entrera en service en 2022 et opèrera sur les lignes entre le Royaume-Uni et l'Espagne.

Des solutions à la problématique de l'avitaillement en GNL

Ces investissements s’inscrivent dans un programme de renouvellement de la flotte (500 M€, revendique la société) en vue notamment de s'engager dans des modes de propulsion alternatifs plus économes en énergie. La compagnie fait notamment du Honfleur le vaisseau amiral de cette nouvelle dynamique. « Il sera l'un des plus respectueux de l'environnement opérant sur la Manche », soutient l'armateur breton. Mais il était aussi le premier navire neuf commandé depuis l’Armorique livré en 2009. Elle y a consacré une enveloppe de 180 M€, financée par la Somanor, société d’économie mixte détenue par l’armement breton associé à des collectivités territoriales, région Normandie notamment, et la Société générale comme partenaire bancaire.

Outre le renouvellement de la flotte avec une partie alimentée au GNL, la compagnie prévoit d’autres mesures pour limiter son empreinte carbone, telle la réduction de ses rotations hebdomadaires entre le Royaume-Uni et l'Espagne de 5 à 4.  

Quant à son avitaillement, pour pallier le déficit réel d'infrastructures, Brittany Ferries a en partie réglé le problème. Pour Le Honfleur, via un partenariat avec Total, le GNL en conteneurs sera transporté depuis Dunkerque par camion. Ces conteneurs seront ensuite grutés à bord à l’aide d’un portique conçu spécifiquement afin d’alimenter un réservoir fixe de stockage de GNL situé à l’arrière de la superstructure. Une fois vides, les conteneurs seront redescendus à l’escale suivante, à Caen-Ouistreham, puis récupérés et remplacés par des conteneurs pleins. Des équipements qui ont bénéficié d'investissements du PIA (Programme d'investissements pour l'avenir) piloté par l'ADEME.

Pour les opérations d’avitaillement en Espagne, Brittany Ferries a signé un contrat avec la société espagnole Repsol, qui installera un système de stockage de GNL à quai, à Santander ou Bilbao, les deux ports desservis dans le nord de l’Espagne. Il servira à alimenter les deux navires E-Flexer lors de leurs escales.

A.D

Les E-Flexer forment une série de 8 navires à ce jour (+ 4 options), commandés auprès du chantier naval chinois Avic Weihai par Stena Line, qui devrait en exploiter cinq sur ses propres lignes (deux sur Liverpool - Belfast et un sur Holyhead - Dublin). Les trois autres sont affrétés à temps avec option d’achat à Brittany Ferries pour ses lignes entre la Grande-Bretagne et l'Espagne (les futurs Galicia et Salamanca) ainsi qu’à DFDS Seaways pour Calais-Douvres. Brittany Ferries a affrète par ailleurs auprès du Danois l'Étretat et le Connemara (ligne Roscoff-Cork-Santander lancée en avril 2018).

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