Situé à l'ouest du Yémen sur la mer Rouge, bastion du mouvement d'opposition au pouvoir, le port d'Hodeïda est le principal point d'entrée pour les importations de carburant et l'aide internationale. Les pompiers peinent ce lundi 22 juillet à contenir le feu qui risque de s'étendre à des installations de stockage des denrées alimentaires alors que le Yémen est reconnu comme le plus pauvre de la péninsule arabique. Plus de la moitié de la population a besoin d'une aide humanitaire selon l'ONU.
En guerre depuis 2014 contre les Houthis qui contrôlent de vastes pans du pays, le gouvernement officiel, reconnu par la communauté internationale et soutenu par l'Arabie saoudite, a condamné les raids israéliens.
Les premières frappes sur le territoire des Houthis
Les frappes qui s'inscrivent dans le cadre de la guerre dans la bande de Gaza, entrée dans son dixième mois, font suite à une attaque de drones qui avait déjoué les défenses anti-aériennes d'Israël et tué la veille une personne à Tel-Aviv. L'armée israélienne soutient, depuis un certain temps, que la zone portuaire ciblée sert de "route d'approvisionnement principale pour l'acheminement d'armes iraniennes" vers le Yémen.
Membre du réseau régional allié de Téhéran, qui comprend des groupes au Liban, en Syrie et en Irak, les Houthis manifestent leur soutien au Hamas palestinien en guerre avec Israël depuis octobre en semant le chaos en mer Rouge où ils attaquent des navires qu'ils associent à des États alliés de Tel-Aviv, que ce soit par le pavillon, la propriété ou la gestion du navire.
"La réponse à l'agression israélienne (...) est inévitable et sera énorme", a averti leur porte-parole militaire, Yahya Saree, qui a fait état de plus de 80 blessés dans l'attaque, beaucoup présentant des brûlures graves, affirme-t-il. Le chef des rebelles, Abdel Malik al-Houthi, a été plus précis, évoquant "de nouvelles attaques visant Israël". D'autres opérations contre les Houthis suivront "s'ils osent nous attaquer", a répliqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.
Le port en activité
Des images satellite de haute résolution de Maxar Technologies montrent des flammes dévorant des dépôts de carburant fortement endommagés. Ces dépôts sont gérés par la Yemen Petroleum Company, qui a déploré dimanche la perte de six employés dans les frappes israéliennes.
Selon l'agence de presse des rebelles houthis Saba, le port fonctionne à pleine capacité. "Nous travaillons 24 h/24 pour accueillir tous les navires et il n'y a aucune inquiétude concernant la chaîne d'approvisionnement et les livraisons de nourriture, de médicaments et de dérivés du pétrole", a déclaré Nasr Al-Nousairi, un responsable du port, cité par Saba.
Cependant, selon la société de conseil Navanti Group, cinq portiques seraient hors service et la capacité de stockage de carburant du port réduite de 150 000 à 50 000 tonnes.
Attendu à Washington
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est attendu ce jour à Washington où il devrait rencontrer ce 23 juillet le président américain, Joe Biden, avant un discours le lendemain devant le Congrès. Alors que les négociations en vue d'un cessez-le-feu associé à la libération d'otages piétinent depuis plusieurs mois, le chef du gouvernement israélien a annoncé dimanche soir avoir donné son accord à l'envoi jeudi d'une nouvelle délégation pour négocier un accord.
La rédaction (avec agence)