Les 328 pilotes maritimes français ont un nouveau président, élu pour trois ans ce 23 mai à Paris, lors du 110e congrès national de la Fédération française des pilotes maritimes (FFPM). Henri Caubrière, qui rejoint la station du Havre mais reste vice-président de L’European Maritime Pilote Association (EMPA), passera le flambeau, en juillet, à André Gaillard.
L’actuel secrétaire général de la FFPM, pilote de la station de Marseille-Fos depuis vingt ans, sera épaulé par Stéphane Pousset, qui officie à la station de Loire, en tant que secrétaire général. Nouveauté 2024, le bureau s’ouvre à l’ultramarin, accueillant des représentants des stations atlantiques et de la zone indopacifique.
Nouveaux défis
« La nouvelle équipe est parée à relever les nouveaux défis qui se présenteront pour la profession », a assuré Henri Caubrière à l’issue du congrès. La cybersécurité en est, et pas des moindres.
Suite à une attaque massive avec demande de rançon en 2023 de la station de Bordeaux, « nous renforçons la sensibilisation aux questions de sécurité du numérique » note Henri Caubrière, avec l’adhésion à France Cyber Martime, la réalisation d'une cartographie des systèmes informatifs et des exercices de phishing.
Autre priorité, la sécurité et la sûreté maritime et portuaire. Les pilotes français testent actuellement, avec les pilotes espagnols et portugais, la mise en commun d’ici fin 2024, d’une base de données européenne (4 500 pilotes) recensant les non-conformités constatées sur les navires servis.
Première mondiale
Le bilan s’annonce « satisfaisant » pour la cellule d’écoute CIRP (Critical Incident Response Program) qui était en 2023 une première mondiale chez les pilotes maritimes, à l’instar des cellules de soutien aux pilotes d’Air France.
Douze pilotes volontaires formés proposent une écoute téléphonique. Si les nombre d‘appels reste confidentiel, elle pourrait être adoptée par d’autres stations européennes. Une nouvelle formation spécifique, destinée aux pilotes instructeurs des simulateurs de manœuvres des stations de pilotage, est mise en place et une commission « Retour d’expérience » (Retex) a été créée, traitant des incidents survenus.
En attendant un renversement des tendances
Reste que les pilotes maritimes, dont l’effectif reste stable dans les 30 stations (356 salariés), espèrent côté trafic « un renversement des tendances ». Quelque 102 000 opérations ont effectuées, en baisse de 0,5 % par rapport à 2019. Le volume moyen des navires pilotés s’est élevé à 42 267 m3 en 2023, en baisse de 0,7 % par rapport à 2019.
Les trois grands ports français Dunkerque, Le Havre et Marseille ont reculé de quasi 30 % en tonnage depuis vingt ans. Et selon André Gaillard, « plus de 50 % des marchandises qui rentrent en France passent par des ports étrangers pose question ».
Natalie Castetz
