Un jour après la sortie de la Russie de l'accord qui garantissait la sécurité des exportations ukrainiennes depuis un an, le port ukrainien d'Odessa, sur la mer Noire, a été frappé par des tirs pour la deuxième nuit consécutive à partir du 19 juillet.
Soixante-mille tonnes de céréales destinées à l'exportation et entreposées dans le port ukrainien de Chornomorsk, ont été détruites, a affirmé mercredi le ministre ukrainien de l'Agriculture.
Parmi les entreprises dont les infrastructures ont subi des dégâts, le ministre a cité les installations de CMA CGM ou du groupe canadien Viterra.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky soupçonne la Russie d'avoir « délibérément ciblé » des sites utilisés pour l'exportation des céréales ukrainiennes.
Mise en œuvre d'une route maritime temporaire
Dans un courrier officiel en date du 18 juillet et soumis à l'Organisation maritime internationale (OMI), l'Ukraine a annoncé qu'elle allait établir « une route maritime temporaire pour maintenir les expéditions de céréales » autour de Chornomorsk, Odesa, Pivdennyi, les trois ports ukrainiens qui faisaient partie du corridor. Avec pour objectif de « débloquer la navigation internationale dans la partie nord-ouest de la mer Noire », a déclaré un représentant du gouvernement ukrainien.
Des garanties d'indemnisation
Le pays de Volodymyr Zelensky indique en outre qu'il allait mettre en œuvre un mécanisme offrant aux affréteurs, aux exploitants de navires et aux propriétaires de navires des « garanties d'indemnisation pour les dommages » qui seraient engendrés par des attaques russes.
Ces garanties seront valables pour les navires marchands touchés dans les eaux territoriales de l'Ukraine et de/vers les ports du pays.
Des naivres considérés comme des bâtiments militaires
L'Ukraine cherche à éviter la désertion en palliant aux absences du marché.
Les armateurs vont plus qu'hésiter à envoyer leurs navires dans une zone où ils ne bénéficient plus du statut de protection depuis le retrait de la Russie de l'accord céréalier.
Depuis le 19 juillet au soir, la Russie a fait savoir qu'elle considérerait les navires civils à destination de l'Ukraine comme potentiellement transporteurs de matériels militaires et les pays dont ils battent pavillon, des parties au conflit en faveur de l'Ukraine.
La Russie a également indiqué que les parties est et nord-ouest des eaux internationales de la mer Noire allaient être dangereuses pour la navigation.
Revoyure des polices d'assurance
Dans ces conditions, les assureurs devraient en toute probabilité réexaminer leur couverture. DNK, qui propose une police d'assurance contre les risques de guerre, a fait savoir qu'il n'était actuellement pas en mesure de couvrir l'Ukraine.
Les primes supplémentaires d'assurance contre les risques de guerre, déjà élevés et renouvelables tous les sept jours, sont susceptibles d'augmenter encore.
Adeline Descamps