Après deux jours de lutte contre l’incendie difficile à circonscrire et plusieurs reprises de feu, les autorités de la sécurité civile sont enfin venues à bout des flammes qui ont embrasé la zone de stockage de conteneurs du port turc d'Iskenderun. Le feu, qui serait parti d’un conteneur contenant des produits inflammables, s’était déclaré à la suite des violentes secousses de haute magnitude qui ont frappé la région frontalière entre la Turquie et la Syrie, au sud-est du pays.
Le terminal à conteneurs, deuxième plus important dans cette région après Mersin, reste fermé en raison d’importants dommages structurels, qui ont contraint l'installation à suspendre toutes ses opérations. Si bien que des compagnies maritimes, tels Maersk et Hapag-Lloyd, ont détourné leurs navires vers d'autres ports, comme le port voisin de Mersin. Le transporteur danois a indiqué par ailleurs qu’il garderait, sans frais, les conteneurs dans les ports et les plateformes proches pendant trois semaines, le temps de planifier les livraisons.
Le délai de rétablissement des services portuaires à Iskenderun n'est pas encore connu.
Un dommage estimé à 679 M$
Les entreprises japonaises NYK et K-Line ont, elle, alloué des aides d’urgences de 10 millions d'yens (76 000 $) et de 3 millions (30 000 $) respectivement.
Selon Russell Group, une société britannique connue pour ses données, l'incendie du port pourrait se solder par une perte commerciale d'environ 679 M$. La société s’était illustrée en chiffrant le coût du blocage du Canal de Suez pendant une semaine et prend à témoin ce nouveau choc pour rappeller que « un problème récurrent dans le commerce mondial, à savoir qu'un seul point de défaillance – comme la fermeture d'un port –, peut avoir des répercussions sur l'ensemble des chaînes d'approvisionnement », indique Suki Basi, son directeur général.
Depuis le 6 janvier, où deux secousses de magnitude 7,8 et 7,5, suivies de plusieurs répliques ont été ressenties, le bilan des victimes en Syrie et en Turquie s’est considérablement alourdi, à près de 12 000 morts et des dizaines de milliers de blessés selon des bilans toujours provisoires. Sur le terrain, c’est une course contre la montre pour sauver les survivants.
A.D