Séisme en Turquie : Maersk et Hapag-Lloyd réorientent leurs navires

Le séisme qui a frappé le sud-est de la Turquie et de la Syrie perturbe les services maritimes. Le port turc d'Iskenderun endommagé, Maersk et Hapag-Lloyd déroutent leurs navires vers des hubs voisins. Ceyhan, qui avait suspendu temporairement ses chargements de brut le temps d’inspecter les oléoducs, est prêt à reprendre. Les infrastructures du port international de Mersin sont en cours d’évaluation.

Le bilan des deux secousses d’une magnitude de 7,5 et 7,8 et sa cascade de répliques qui a frappé la Turquie et la Syrie voisine ne cesse de grimper. Il atteignait les 5 000 morts le 7 février à la mi-journée. 

La puissance du tremblement de terre a été telle que les infrastructures de logistique et de transport autour de l'épicentre de Pazarcik Kahramanmaras, ont subi des « dommages structurels importants », notamment pour le port d'Iskenderun, dans la province de Hatay, contraint de suspendre ses opérations sine die. Un incendie s’est ensuite déclaré dans la zone de chargement des conteneurs, dégageant une épaisse fumée noire, qui n’était toujours pas maîtrisé à la mi-journée, le 7 février. Certaines zones du complexe portuaire, sous le contrôle du groupe turc Limak, sont toujours en feu, a confirmé l’agence maritime turque Tribeca à Reuters.

Les services de la sécurité civile ont été entravés dans leurs actions de secours, le sinistre rendu difficile d’accès par les dégâts causés par le tremblement de terre. Ils ont tenté en vain de lutter contre l'incendie par la mer mais avec des moyens visiblement inadaptés, comme en témoignent les vidéos. Selon certaines sources, le feu serait parti d’un conteneur chargé d'huiles industrielles inflammables.

Photo captée d’une vidéo par drone

Temps des inspections

« On ignore encore quand le port d'Iskenderun pourra reprendre ses activités et combien de temps prendra l’inspection complète des dégâts », indique la compagnie danoise dans un avis à sa clientèle. « Les routes ont été lourdement touchées », précisent les services de Maersk et le trafic de camions à destination et en provenance du port est interrompu.

L’armateur annonce un changement de destination pour toutes les réservations à destination du port ou pour le fret déjà embarqué et prévoit de détourner les conteneurs vers des hubs voisins « dans la limite de la faisabilité opérationnelle » ou de les « mettre en attente dans des ports de transbordement, notamment à Mersin [en Turquie] et Port Saïd [en Égypte, à l'entrée du canal de Suez] ». Hapag-Lloyd n’a pas tardé à prendre des dispositions similaires, annonçant un déchargement à Mersin.

Ceyhan et Mersin, reprise des opérations suspendues 

Iskenderun, deuxième port à conteneurs sur la côte sud-est de la Turquie, abrite des industries lourdes telles que l'acier, mais son activité reste orientée sur le marché domestique. Ceyhan, en tant que point d'arrivée de plusieurs oléoducs d'exportation en provenance d'Azerbaïdjan et d'Irak, était prêt à reprendre mardi 7 février les chargements de brut (irakien). Le hub pétrolier avait suspendu temporairement le pompage le temps de l’inspection – plusieurs pipelines qui l'alimentent traversent la région touchée par le séisme –, bien qu’aucun dommage n’ait été détecté, exceptée une perte d’alimentation électrique. Mais cette fois, c’est le mauvais temps qui empêche les navires d'accoster. Ceyhan, où peuvent accoster les VLCC, traite habituellement environ un million de barils de brut par jour. Les opérations au port international de Mersin ont également été levées afin d’évaluer de potentiels dommages. 

Adeline Descamps

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