Le Havre, Marseille-Fos, Rouen à l’arrêt ce 7 février, à l’appel de la CGT des ports et docks. Neuf mois après l’adoption de la réforme des retraites en France, les travailleurs portuaires s’opposent toujours à l’application du régime général et au départ à 64 ans.
La Fédération nationale des Ports et Docks réclame également des milliards d’investissements (10 Md€) dans les ports français à un moment où jamais autant d’argent n’a été investi dans les places portuaires.
Aussi les revendications de ce mouvement social passent très mal auprès des professionnels, déjà mis à mal par les conséquences des tensions à Suez sur l’activité maritime, et échaudés par la manifestation des agriculteurs de la semaine dernière. Le seul mot « grève » génère des crispations et l’envie d’aller voir l’herbe plus verte dans les ports du nord.
Nouveau coup dur pour les ports français
« Certains adhérents ont anticipé et ont rerouté leurs flux vers Anvers. L’anticipation est la clé pour optimiser la chaîne logistique à l’arrivée dans les ports. Cette grève génère un stress supplémentaire », confirme Anne-Sophie Fribourg, présidente de la Commission maritime de TLF Overseas.
Sur les terminaux, les poids lourds ne peuvent plus déposer ou venir chercher de la marchandise. Ça coince aux « gates » et sur les plateformes de réservation en ligne…
« Impossible de prendre des rendez-vous avant quatre jours au Havre et cinq jours à Fos, avec le risque d'être pénalisé au niveau des temps franchises et les frais de stationnement à quai des conteneurs. Les importations ont déjà entre 10 et 15 jours de retard en raison du détour par le Cap de Bonne Espérance », précise François Daniel, délégué général d’Union TLF Overseas.
Concomitance des contraintes
« Le problème n’est pas le navire. Nous avons réussi à absorber les perturbations et il n’y aura plus de télescopage d’escales. Nous nous sommes organisés pour permettre le stationnement des conteneurs sur le terminal de l’Europe », souligne Nathalie Wagner, directrice commerciale de GPM au Havre.
Pour le président de l’Union Maritime et Portuaire de France Jean-Claude Sarremejeanne, ce mouvement de grève intervient dans un contexte de « croissance faible », d’une « situation économique préoccupante » et dans un climat géopolitique perturbé.
Cet arrêt de travail de 24 heures, qui survient après une interruption de quatre heures le 5 février, entre 10 et 16 heures, sera suivi d’un nouveau mouvement de quatre heures le 9 février dans le même créneau horaire.
Nathalie Bureau du Colombier