La signature de la convention a eu lieu le 10 décembre à Douala. Bolloré Africa Logistics, à travers sa filiale Terminal bois du port de Douala (TBPD), obtient du port camerounais l’exploitation pour une durée de 15 ans.
Pour l’exploitation des installations, la société Terminal Bois du Port de Douala (TBPD), filiale de Bolloré Africa Logistics, prend le relais de la Société d’exploitation des parcs à bois du Cameroun (SEPBC), autre filiale du groupe de Vincent Bolloré.
Au cours des cinq dernières années, cette société y a investi près de 11 milliards de francs CFA (16,7 M€) au cours des cinq dernières années, finançant notamment un poste à quai sur ducs-d’Albe. Le terminal, d’une superficie de 10 ha, voit transiter chaque année en moyenne 1,1 million de m³ de bois. Les grumes sont exportées principalement vers l’Asie, avec pour premières destinations la Chine et le Vietnam.
Pour les quinze prochaines années, le plan de financement de la TBPD prévoit 15 milliards de francs CFA (22,86 M€), comprenant notamment des dallages sur la zone de stockage et d’embarquement, la construction de hangars et le renouvellement des engins de manutention.
La valse des opérateurs portuaires à Douala
Une page se tourne
Pour mémoire, Bolloré Africa Logistics n’a pas toujours été chanceux à Douala. En 2019, il a perdu la concession du terminal à conteneurs de Douala-Bonabéri en 2019 au profit de Til, la filiale de MSC, ce qui a donné lieu à un long épisode judiciaire. Le tribunal administratif, saisi par la société de droit camerounais Douala International Terminal (DIT), dont les deux principaux actionnaires sont le groupe français Bolloré et danois Maersk, leur avait finalement donné raison, en estimant que la procédure avait été entachée d’irrégularités.
Au-delà de l’affaire et de ses suites judiciaires, le terminal si convoité de Douala, porte d'entrée de marchandises d’Afrique centrale, est une illustration de l’âpre concurrence qui se joue, plus largement, entre les ports au sein du Golfe de Guinée. Ces nouvelles « terminaisons portuaires » sont des nids à enjeux pour les premiers armements mondiaux, d’autant que jusqu’à présent la mise en concession des terminaux a été largement préemptée par Bolloré, par ailleurs concessionnaire du nouveau port camerounais de Kribi, à quelque 200 km au sud de Douala, ainsi que par l’émirati DP World, qui a investi toutes les façades portuaires du continent.
Avec le rachat des actifs portuaires de Bolloré par MSC, une page se tourne, les affaires se règlent. En Afrique de l’Ouest, MSC avait jusqu'à présent tout misé sur le Lomé Container Terminal (LCT) en confiant au port togolais le rôle de hub régional pour ses lignes avec l’Asie.
Étienne Berrier, A.D.