Le groupe français a publié des résultats en baisse de 3 % au titre de l'exercice 2020. Les taux de fret aérien ont partiellement compensé le ralentissement des flux maritimes, la baisse des revenus de logistique pétrolière et les difficultés de Bolloré Africa Logistics.
Le groupe français aux activités diversifiées (transports et la logistique, communication et solutions de stockage d’électricité) solde l’année 2020 avec un chiffre d’affaires de 24,11 Md€, en retrait de 3 %. Le résultat opérationnel ajusté (Ebita, Earnings before interest, taxes, and amortization en anglais, donc avant les impôts dus et les intérêts sur la dette de l'entreprise, similaire à quelques nuances près à l’Ebitda, bénéfices avant intérêts, impôts et amortissements) est ressorti à 2,04 Md€, en hausse de 25 % en données publiées et de 23 % en croissance organique (à taux de change et périmètre constants).
Le résultat net atteint 426 M€, en progression de 79 % sur un an. Excepté sur le chiffre d’affaires, conforme aux attentes des milieux financiers, le conglomérat fait mieux que ce que prévoyaient les analystes, qui tablaient sur un bénéfice net de 270 M€ et un Ebitda de 1,74 Md€
La dette nette a néanmoins progressé de 415 M€ l'année dernière, dopée par l’endettement de Vivendi (+ 889 M€), pour s’établir à 9,14 Md€ contre 8,72 milliards d'euros au 31 décembre 2019. Son résultat opérationnel étant un indicateur de ses flux de trésorerie, le niveau de liquidités du groupe ne surprend pas. Bolloré dispose, à fin janvier, de 9,2 Md€ de cash, dont 2,9 Md€ hors Vivendi.
Douala : Un arbitrage favorable à Bolloré et APMT
38 % des revenus, essentiellement en Afrique
L’activité de transport et logistique – son métier historique représentant 38 % de ses revenus (mais 60 % du résultat d’exploitation), essentiellement en Afrique – sort du guêpier Covid avec un chiffre d’affaires 5,82 Md€, en hausse de 1 %.
Au revenu brut d’exploitation du groupe de 2,043 Md€, la division a contribué à hauteur de 551 M€, en repli de 2 % en croissance organique et de 5 % en croissance publiée. Le groupe l’attribue « à la fin de la concession du terminal de Douala au Cameroun et du recul de la logistique en Afrique, partiellement compensés par la bonne marche des activités de commission de transport, principalement dans l’aérien, et des terminaux portuaires. »
Dans le détail, Bolloré Logistics a réalisé une croissance de 8 % en 2020, bénéficiant des forts niveaux d’activité dans l’aérien qui absorbent largement le léger recul du maritime. Bolloré Africa Logistics recule de 10 % compte tenu de la contraction des activités de logistique et de l’impact de Douala.
Sans surprise, l'activité de logistique pétrolière paie un lourd écot (- 29 %) à la déroute des marchés pétroliers l’an dernier. Sa quote part au résultat opérationnel est faible mais stable, à 56 M€. L’ensemble – Bolloré Transport & Logistics (avec la logistique pétrolière donc) – voit son résultat opérationnel (607 M€) en repli de 5 %.
Logistique des vaccins
Le groupe français, dont le capital est détenu à près de 65 % par la holding familiale Financière de l’Odet, proposera à l'assemblée générale un dividende de 0,06 euro par action (dont 0,02 euro d'acompte déjà versé en septembre 2020) identique à celui versé au titre de 2019.
Pour cette année, Bolloré s’attend à un rebond de l’activité logistique avec la livraison des vaccins mais n’a pas fait part d’autres objectifs et perspectives.
Sur le plan de la gouvernance, Le groupe familial va prochainement vivre un tournant et une rupture. Vincent Bolloré, l’homme orchestre de ce groupe à la réputation difficile, lâchera officiellement la barre à ses enfants et notamment à son fils Cyrille pour les métiers historiques, ceux du portuaire notamment.
Adeline Descamps