Le groupe français va fournir 2 Mt de gaz naturel par an à la compagnie chinoise Sinopec pendant 15 ans à partir de 2028. Ce sont les termes de l'accord signé le 4 novembre. Le groupe entend « renforcer ses positions à long terme sur le marché du GNL en Chine, le plus grand marché au monde », indique le communiqué. Il s'inscrit dans le cadre d'une précédente approche : TotalEnegies avait signé un accord de coopération stratégique avec le groupe chinois, à l'occasion de la visite d'État du Président Xi Jinping en France du 5 au 7 mai 2024.
La compagnie pétrolière chinoise Sinopec cherche pour sa part à sécuriser son sourcing. Elle s'est engagée sur un contrat d'approvisionnement en GNL d’une durée exceptionnellement longue de 27 ans avec QatarEnergy.
Pays de prix
« En Chine, le gaz naturel est un vecteur de la transition énergétique car il pallie l’intermittence des énergies renouvelables en forte croissance et contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre lorsqu’il remplace le charbon dans la production d’électricité », explique TotalEnergies. En fonction des prix du gaz, la seconde puissance économique mondiale arbitre en effet entre le charbon et le gaz pour alimenter ses centrales thermiques.
Devant un parterre d'investisseurs à New York, le géant pétrogazier français avait indiqué, début octobre, miser de plus en plus sur les contrats de ventes de long et moyen terme de GNL pour réduire son exposition à la volatilité (à la baisse) des hydrocarbures, avec, à la clé, un objectif de 4 Mt signés cette année.
Premier importateur mondial
En 2023, la croissance de la demande de GNL a été tirée par l'Asie (+ 7,2 Mt) et le continent américain dans son ensemble (nord et sud, + 1,2 Mt), tandis que la demande européenne est restée stable, à 121,4 Mt. Avec sa croissance de 11,4 %, la Chine (70,8 Mt) a délogé son voisin nippon de sa place de premier importateur mondial de GNL. La seconde puissance économique mondiale détient désormais une part du marché mondial de 17,6 % contre 16,5 % pour le Japon, qui est en train de restaurer ses capacités nucléaires et gagné son autonomie avec l'électricité. L'Inde, qui privilégie d’ordinaire le charbon thermique au gaz, a profité de la baisse des cours pour se fournir en spot l’an dernier (22 Mt, + 9,7 %).
Adeline Descamps