Avec quatre ans de retard sur le programme initial, la décision finale d'investissement relatif au projet de GNL, dont TotalEnergies sera le chef de file, est désormais espérée fin 2023 ou début 2024. Soit dix ans après son lancement. Le projet Papua LNG aura été entravé à plusieurs reprises, d’abord par la crise sanitaire puis par la volonté du gouvernement local de renégocier le contrat.
Depuis la signature d’un protocole d’accord en novembre 2018, seules les études d’ingénierie préliminaires (pré-FEED) et l'étude d'impact sur l'environnement ont été menées à bien. Cette fois, l’opérateur du projet annonce le lancement des études d'ingénierie (FEED – front end engineering and design) intégrées, qui doivent « veiller à maximiser les synergies et réduire les coûts », les partenaires de Papua LNG ayant fait le choix d'un concept avec quatre trains de liquéfaction électriques (e-trains), d'une capacité totale de 4 Mt/an.
Entrée minoritaire de JX Nippon
Ces trains seront construits au sein de l'usine de liquéfaction existante de PNG LNG à Caution Bay via une extension des installations existantes. Ils ont par ailleurs sécurisé l'utilisation de 2 Mt/an de capacité de liquéfaction supplémentaire dans les trains existants de PNG LNG. Dans le cadre de cette intégration entre Papua LNG et PNG LNG, TotalEnergies a annoncé par ailleurs la signature d'un protocole d'accord non engageant avec JX Nippon (goupe Eneos, actionnaire à hauteur de 4,7 % dans PNG LNG) qui octroyerait à l’entreprise japonaise 2 % dans Papua LNG.
Le projet représente un investissement quelque 10 Md$, a précisé à l'AFP Julien Pouget, directeur Exploration-Production et Renouvelables du groupe français pour l'Asie-Pacifique. La production devrait démarrer quatre ans plus tard après la décision finale d’investissement (FID).
TotalEnergies, actionnaire à 40 %
TotalEnergies détient dans ce projet une participation de 40,1 % aux côtés de l'américain ExxonMobil (37,1 %) et de l'australien Santos (22,8 %). L'État de Papouasie-Nouvelle-Guinée pourra exercer un droit d'entrée à hauteur de 22,5 % lors de la décision finale d'investissement. La production de gaz sera opérée par Total, tandis que l’usine de GNL sera opérée par ExxonMobil.
Papua LNG est devenu un projet prioritaire pour la major française, un des principaux acteurs mondiaux dans le GNL avec Shell, notamment après l'arrêt de son chantier au Mozambique, suspendu en avril 2021 après une attaque djihadiste. Il est aussi majeur pour Kerenga Kua, ministre du Pétrole et de l'Énergie de Papouasie. « Il attirera d'autres entreprises pour investir et participera ainsi à l'essor de notre économie », a indiqué le représentant du pays dans le communiqué de TotalEnergies.
A.D.