TotalEnergies a annoncé le 23 avril avoir pris une décision finale d'investissement (FID) concernant une nouvelle usine de liquéfaction dans le sultanat d'Oman, exploitée par la coentreprise Marsa LNG, dans laquelle le groupe français détient une participation de 80 % aux côtés d'OQ (20 %), la compagnie pétrolière nationale.
Depuis 2021, les deux majors sont associées en vue de produire du gaz naturel à partir du champ Mabrouk North-East, dont l'exploitation, lancée en janvier 2023, a atteint son pic de production ce mois-ci, ont signalé les actionnaires. Avec le FID, Marsa LNG étend par ailleurs ses droits sur le bloc 10 jusqu'à son terme en 2050.
Une partie du gaz naturel extrait alimentera l'usine de GNL, d'une capacité d'1 Mt/an, qui sera construite dans le port de Sohar, à la sortie du détroit d'Ormuz, voie royale par où transitent 34 % des flux mondiaux de brut.
Le GNL, dont la production devrait démarrer au premier trimestre 2028, est en priorité destinée au marché de l'avitaillement des navires au GNL dans le Golfe. Les volumes non vendus comme carburant marin seront « enlevés » par TotalEnergies (80%) et OQ (20%). Ce serait le premier hub de soutage de GNL au Moyen-Orient selon TotalEnergies.
Technip retenu pour la construction
Technip Energies a emporté, dans ce cadre, le contrat d'ingénierie, de fourniture des équipements et de construction (EPC) de la future usine d'une valeur comprise entre 500 M€ et 1 Md€.
« Ce sera l'une des usines de GNL à la plus faible intensité d'émissions de gaz à effet de serre jamais construite dans le monde, avec une intensité inférieure à 3 kg CO2e », ont assuré les deux groupes français.
Pour ce faire, une centrale solaire photovoltaïque de 300 MW devrait couvrir 100 % de sa consommation annuelle en électricité, selon les déclarations.
Très investi dans le sultanat d'Oman
Dans le pays, TotalEnergies détient une participation dans Oman LNG de 5,54 % et ainsi de façon indirecte dans Qalhat LNG (2,04 %), Oman LNG en étant partie prenante.
Les deux sociétés sont détenues majoritairement par le gouvernement du Sultanat d'Oman (51 %), aux côtés de partenaires étrangers, dont Shell (30 % dans Oman LNG), les japonais Mitsubishi, Mitsui et Itochu (que l'on retrouve dans de nombreux projets similaires).
Situé sur la côte nord-est, Oman LNG comprend deux trains de liquéfaction de 3,8 Mt/an chacun tandis que l'usine Qalhat LNG en exploite un de 3,8 Mt/an. Soit une capacité consolidée de 11,4 Mt/an.
En fin d'année dernière, le Français avait annoncé avoir prolongé sa participation dans Oman LNG, de 10 ans, et dans Qalhat LNG, de 5 ans.
TotalEnergies a par ailleurs signé un accord (Sale and Purchase Agreement) avec Oman LNG par lequel le groupe français achètera 0,8 Mt/an de GNL pendant dix ans à partir de 2025, ce qui fait de lui l'un des principaux acheteurs de la production d'Oman LNG.
Part de marché mondial de 12 %
TotalEnergies revendique une part de marché de l’ordre de 12 % dans le GNL et un portefeuille mondial d’environ 50 Mt/an grâce à ses participations dans des usines de liquéfaction de par le monde.
Adeline Descamps