Projet Salamandre : Engie implante au Havre son unité de production de biométhane

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Terminal de France au Havre

Le porte-conteneurs CMA CGM Jacques Saade en operations de dechargement au Terminal de France.

Le groupe énergétique français va implanter ses projets dans les carburants alternatifs pour le transport maritime et aérien dans la zone portuaire du Havre. Pour le premier, Engie investit avec CMA CGM dans une unité de production de gaz renouvelable. Le second vise le kérosène de synthèse pour Air-France KLM.    

Un an et demi après le lancement par Haropa Port d'un appel à manifestation d’intérêt pour un site de 24,3 ha en bordure du grand canal du Havre et l'appel à projets pour des activités industrielles en lien avec la transition énergétique ou avec le transport et la logistique, les terrains ont été attribués à Engie pour ses projets autour de la production de carburants renouvelables et bas carbone.

L'annonce a été officialisée à l'occasion de la visite, le 25 juillet, au Havre, de la Première ministre Élisabeth Borne, accompagnée de six autres ministres.

Le groupe français bénéficiera d’une convention d’occupation pour implanter son projet Salamandre sur un terrain précédemment occupé par Lafarge, qui conserve cependant au Havre son activité de broyage de clinker.

Un investissement de 150 M€

Avec Salamandre, Engie co-investit avec CMA CGM dans ce qui est considéré comme la première unité en France de production et de commercialisation de biométhane de deuxième génération. Un investissement de 150 M€

Le carburant sera obtenu par pyrogazéification et méthanation, en chauffant à très haute température de la biomasse issue de résidus de bois et de déchets solides de récupération. Le procédé a déjà été testé avec succès à plus petite échelle par Engie sur un autre site.

CMA CGM sécurise ainsi une partie de son approvisionnement en gaz renouvelable de sa flotte de porte-conteneurs au GNL et « e-méthane ready ». D’ici 2027, le groupe opérera 77 navires « biométhane et e-méthane ready » et a actuellement 24 navires en commande qui pourront brûler du bio- ou e-méthanol dont les premiers seront livrés à partir de 2026.

Porter la production à 200 000 t

L’usine d’une capacité initiale de 11 000 t par an à partir de 2027 permettra de fabriquer du méthane de synthèse décarboné à 85 %.

Engie entend ainsi roder le procédé de production pour porter sa capacité, à partir de 2028, à quelque 200 000 t, visant d’autres acteurs du transport maritime.

Du kérosène de synthèse pour le transport aérien

Un autre projet, France KerEAUzen – « distinct mais complémentaire » et plus important par son investissement estimé à 1 Md€ (mais non acté par le groupe gazier) –, a également été dévoilé à cette occasion.

Il s’agit de fabriquer, pour les besoins du transport aérien, du kérosène de synthèse à partir de CO2 récupéré en partie dans l’usine Salamandre et d’hydrogène bas carbone produit localement par un électrolyseur d'ube capacité de 250 MW.

Au total, 270 000 t de CO2 produit par Salamandre et d’autres sites industriels implantés sur Haropa Port pourront être recyclés. À partir de 2028, Engie pourrait ainsi fournir 70 000 t de e-kérosène par an au transporteur aérien Air France-KLM. Chaque année, 5 Mt de kérosène transitent par pipeline vers les aéroports de Roissy et d'Orly depuis le port du Havre.

Avec la contribution d'Étienne Berrier

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