Premier transfert d'ammoniac de navire à navire

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Trafigura, un des leaders mondiaux dans le négoce de matières premières, est à l’origine du premier transfert d'ammoniac entre deux gaziers au large du port de Ceuta, dans le détroit de Gibraltar, un spot pour les STS. L'opération place indirectement l'ammoniac parmi les alternatives aux carburants fossiles en dépit de ses défauts.

Le premier transfert d'ammoniac de navire à navire (STS) a été réalisé la semaine dernière, donnant un peu plus de crédit à l’ammoniac en tant que carburant alternatif aux énergies fossiles, pourtant moins plébiscité que le méthanol.
Trafigura, un des tout premiers négociants mondiaux dans le secteur des matières premières (pétrole, produits pétroliers, métaux, minéraux, gaz et électricité, etc.), est à l’origine de l’opération qui s’est déroulée dans les eaux internationales au large du port de Ceuta, dans le détroit de Gibraltar, un spot pour les STS.

Environ 6 000 t d'ammoniac, fournies par CF Industries depuis son usine de Donaldsonville (Louisiane) ont été transférées en toute sécurité entre le Green Power – l’un des sept transporteurs de gaz moyen de l'armateur Purus (trois en service, quatre autres d'une capacité de 45 000 m3 à livrer entre 2025 et 2026) – affrété à temps par Trafigura, et le petit transporteur de gaz Gas Aegean. Construit il y a 12 ans pour le marché du GPL, exploité par la société grecque Benelux Overseas, ce dernier doit livrer l’ammoniac à Fertiberia pour la production d'engrais. L'opération STS a été menée par International Fender Provider (IFP).

« Ce transfert démontre la faisabilité de l'avitaillement en ammoniac à l'avenir, à mesure que la demande de carburants à base d'hydrogène et à faible teneur en carbone augmentera » a indiqué Andrea Olivi, responsable du fret maritime chez Trafigura.

Réduire les émissions de CO2 de sa flotte de 25 % d'ici 2030

Le négociant, qui est aussi l'un des plus grands affréteurs mondiaux de navires (5 000 voyages par an avec environ 400 navires actuellement gérés), s'est engagé à réduire l'intensité des gaz à effet de serre de sa flotte de 25 % d'ici à la fin de l'exercice 2030, par rapport à la référence 2019 de l'OMI.

« Nous sommes l’un des rares opérateurs à avoir testé une gamme complète de carburants maritimes alternatifs, notamment le GNL, le méthanol, le GPL et les biocarburants, sur les navires qu'elle possède ou qu'elle affrète », souligne l’entreprise, partenaire du motoriste MAN dans le développement d'un moteur à deux temps qui peut fonctionner avec de l'ammoniac à faible teneur en carbone.

En mai dernier, l’entreprise a signé un contrat pour quatre navires de transport de gaz de taille moyenne qui seront capables d'utiliser de l'ammoniac à faible teneur en carbone. Les navires seront construits sur le chantier naval sud-coréen HD Hyundai Mipo à Ulsan et le premier navire sera livré en 2027.

Développements rapides autour de l'ammoniac

Le premier STS intervient trois mois après une première démonstration de soutage d'un navire avec quelque trois tonnes d’ammoniac chargé depuis le terminal Banyan de Vopak à Singapour sur un navire offshore converti de Fortescue. Depuis une deuxième série d’essais a été réalisée avec un volume supérieur.

Les technologies autour de l’ammoniac se développent rapidement. Des essais techniques sont en cours chez les motoristes Man et WindGD, qui annoncent tous deux une commercialisation de moteurs spécifiques en 2025 et 2026.

Adeline Descamps
 

 

 

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