Les résultats du premier trimestre confortent les ambitions de Fincantieri dans l'éolien offshore

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Le chantier Vard Brevik

Dans le cadre de sa stratégie de positionnement dans l'éolien offshore, Fincantieri a procédé à des réaffectations de sites. Ainsi les chantiers navals roumains de Vard ont été réorienté dans l'offshore et lesnavires spéciaux.

Crédit photo ©Fincantieri
Le constructeur de navires italien vient de présenter les résultats du premier trimestre, scrutés après une année 2022 en perte sévère de 324 M€. L'exercice trimestriel témoigne d'une forte accélération dans l'éolien offshore, confortant le groupe de Trieste dans sa stratégie de repositionnement dans les navires de services.

Le conseil d’administration de Fincantieri, un des trois grands acteurs européens dans les paquebots avec le français Chantiers de l'Atlantique et l'allemand Meyer Werft, a approuvé ses résultats trimestriels qui font état d’un chiffre d’affaires de 1,76 Md€ au premier trimestre, marquant une augmentation de 4,9 % par rapport à la même période en 2022.

Pour la période janvier-mars, l'Ebitda est ressorti à 87 M€ contre 118 M€ au premier trimestre 2022, la marge s'établissant à 4,9 %, soit une amélioration par rapport aux 3 % déclarés au 31 décembre 2022. L'endettement net s’est néanmoins accru, à 2,92 Md€ contre 2,53 Md€ au 31 décembre 2022, en « cohérence avec les volumes de production et le plan de livraison, avec deux navires de croisière livrés en avril », précise la société.

Un carnet de commandes de 22,7 Md€

Au 31 mars, Fincantieri avait 89 navires dans son portefeuille pour un carnet de commandes de 22,7 Md€ (près de 24 Md€ au 31 décembre 2022), qui lui assure une visibilité jusqu’en 2029.

Dans le même temps, le groupe de Trieste, dont l’activité se répartit entre la construction navale civile (65 %) et le solde avec le militaire, a livré durant le trimestre cinq navires : le LCS USS Marinette à l'US Navy, le Jan Mayen, première unité pour les garde-côtes norvégiens, un SOV, un chalutier pour la société Luntos et une unité de robotique marine pour Ocean Infinity.

Accélération sur l'éolien offshore

Le constructeur a surtout vu son activité éolienne offshore accélérer avec la commande de quatre navires de mise en service et d'exploitation (CSOV) pour un nouveau client, Edda Wind, et une option pour quatre autres tandis que Crest Wind a signé pour un SOV (Service operation vessels).

Le chiffre d'affaires du segment a augmenté de 31 % avec 238 M€ de revenus (181 M€ au premier trimestre 2022), le confortant dans sa stratégie de repositionnement dans les navires de services et spéciaux. L'activité a été portée par la demande croissante de navires de support à l'éolien offshore, domaine dans lequel sa filiale Vard possède une expertise.

Durant les trois premiers mois de l’année, Fincantieri a ainsi procédé à des réaffectations de sites, les activités des chantiers navals roumains de Vard ayant été réorientées dans cette activité.

« Le secteur de l'offshore et des navires spéciaux s'est particulièrement bien comporté au premier trimestre, se félicite Pierroberto Folgiero, directeur général de Fincantieri. Ce résultat confirme la validité du modèle d'entreprise révisé de Vard, désormais axé sur le marché de l'offshore et des énergies renouvelables. L'offshore est dominé par le marché des parcs éoliens avec une augmentation attendue de la capacité totale installée de 59,2 GW à environ 270 GW en 2030, nécessitant de nouveaux navires CSOV, SOV et câbliers pour la construction et l'entretien des parcs », fait-il valoir.

Sur ce marché, le nouveau plan industriel 2023-2027 du constructeur s'assigne un objectif de croissance du chiffre d'affaires de plus de 1,2 Md€ en 2025  et une marge d'Ebitda atteignant 6,5 %, proche de celle de l'activité de construction navale.

Un chiffre d'affaires attendu à 7,6 Md€ en 2023

Le premier trimestre a été parfaitement conforme à nos prévisions, poursuit le dirigeant. « Dans le domaine des paquebots, nous avons enregistré une augmentation des volumes de production conforme à l'important carnet de commandes acquis »

Le constructeur naval italien, qui a présenté l’an dernier une perte nette de 324 M€ contre un résultat positif de 22 M€ en 2021, n’a pas communiqué sur les prévisions de bénéfices pour l’exercice 2023 mais sur son chiffre d'affaires, qu’il attend à 7,6 Md€. L’an dernier, ses revenus s’étaient élevés à 7,48 Md€ contre 6,91 Md€ en 2021.

L’Ebit avait alors été impacté par des éléments non récurrents liés à l'environnement macroéconomique – difficultés d'approvisionnement et augmentation des prix des matières premières, risques de contrepartie, inflation et taux d'intérêt –, et par la dégradation des marges du Pôle Infrastructure. Cette année de transition intervenait après une période Covid particulièrement douloureuse dans les croisières.

Deux premiers paquebots de l'année livrés en avril

En attendant, la croisière, marché sur lequel il revendique 41 % du gâteau mondial, occupe l’activité de ses chantiers répartis en Italie, en Norvège et au Vietnam.

Fin avril, les sites d’Ancôme et de Gênes ont livré les deux premiers paquebots de l’année pour Fincantieri. Le premier est le Viking Saturn (47 800 tpl, 930 passagers), dernière unité d’une série de dix initialement commandée en 2012, début de la collaboration entre le constructeur et Viking, alors jeune compagnie. Elle a été suivie par une autre, plus récente, de six autres (sans les options), dont les livraisons vont s’échelonner entre 2024 et 2028.

Selon Fincantieri, ces derniers, dont le design a été revu pour intégrer les dernières technologies, pourraient éprouver les piles à combustible à hydrogène. Depuis la toute première commande, la collaboration a totalisé 20 navires (avec les options). Il s'agirait, selon l'Italien, d'un record absolu en termes de commandes confiées par un seul propriétaire.

Le second, livré par le chantier de Gênes, est destiné à Norwegian Cruise Line Holdings, la société mère de NCL, Regent Sea Seas Cruises et Oceania Cruises. Il s’agit du Vista (67 000 tpl, 241 m), la tête de série de la nouvelle classe Allura de la compagnie et premier navire neuf depuis une décennie. Avec le ratio passagers/équipage de 1 200 pour 800, il se situe clairement dans le segment luxe.

Vingt navires de croisière à livrer d'ici 2027

« Les signaux positifs déjà enregistrés à la fin de l'année 2022 se confirment, assure la direction. Les principaux opérateurs de croisière affichent un taux d'occupation proche de celui d'avant la pandémie. Cette reprise soutient les attentes en matière de nouvelles commandes. »

Le constructeur italien prévoit de livrer six paquebots en 2023. Une moyenne de cinq par an est la cadence moyenne annuelle qu’il s’est fixé entre 2024 et 2027 pour honorer un carnet de commandes de 20 navires de croisière supplémentaires. Soit 26 au total.

Adeline Descamps

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