L'incertitude domine le marché mondial des céréales dont les cours restent hésitants, entre rebond et affaissement. La semaine dernière, le blé américain est tombé à son plus bas niveau depuis un mois tandis que le ministère américain de l'Agriculture (USDA) a publié ses données sur l'état des cultures « inférieures aux attentes » du marché, avec 38 % des surfaces de blé considérées en bon ou excellent état, contre 47 % l'an dernier.
En milieu de semaine, le marché européen n'était pas mieux orienté avec un blé en léger repli, avec la tonne autour de 218 € sur l'échéance de décembre, et celle de maïs à 205 € pour une livraison en novembre.
Menace des droits de douane
Outre la météo et l'avancée des récoltes américaines, presque terminées en maïs et soja, l'attentisme des marchés s'explique principalement par la perspective des élections américaines et l'augmentation des droits de douane qui en découlerait si Donald Trump revenait à la Maison Blanche.
Pour Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors, l'augmentation des exportations américaines, en particulier vers le Mexique [pour le maïs] et, dans une certaine mesure, vers la Chine [pour le soja] est liée aux « incertitudes qui entourent l'élection présidentielle ». Il estime par ailleurs « probable que les spéculateurs ne prennent pas position » tant que l'élection n'est pas passée.
Côté européen, cela patine également. Le cabinet Inter-Courtage relève quelques appels d'offres habituels – Jordanie, Corée du Sud –, sur des volumes modestes et un nouvel appel d'offre algérien, qui lui pourrait être un bon indicateur de la compétitivité des blés européens face aux grains russes. Après avoir beaucoup baissé son prix, le blé français « redevient compétitif par rapport au russe, maintenant il faut marquer l'essai et remporter un contrat » ce qui pourrait rompre le mauvais rythme des exportations françaises des derniers mois, relève Arthur Portier.
La rédaction (avec AFP)