Sur le Transmanche entre Calais et Douvres, caractérisé par une courte distance, le choix a été fait de l’électricité pour les ferries.
Le Pioneer de P&O, hybride diesel-électrique, en service depuis 2023 en est la première concrétisation. Un deuxième, le Liberté a quitté la Chine le 15 janvier et devrait entrer en service au printemps sur le détroit.
DFDS travaille de son côté à un modèle de ferry 100 % électrique avec l’objectif de remplacer pour 2030 les trois unités actuellement en service entre Calais et Douvres.
La compagnie n'a encore rien arrêté en la matière mais a confirmé son projet de commander des ferries électriques qui opéreront sur le détroit où la courte distance rend l'électricité pertinente. Pour ses autres lignes, plus longues, le modèle envisagé est autre.
Un impératif : le branchement à quai
Pour le port de Calais, il s’agit de préparer le branchement à quai pour la recharge des ferries avec un impératif non négociable : ne pas augmenter le temps imparti pour les escales (45 minutes).
Et si ce temps parvient à être diminué, cela permettrait de réduire la vitesse en navigation (slow steaming) et donc davantage d'économie d'énergie et d'émissions.
À cet impératif de rapidité, s’ajoute un besoin de puissance élevé afin de recharger des batteries pour la propulsion (qui n’a rien à voir avec celle nécessaire pour des branchements à quai permettant à des navires de couper leur groupe électrogène).
L’approvisionnement nécessaire est évalué à « 120 mégawatts au lieu de quelques mégawatts aujourd’hui », a indiqué Benoît Rochet.
L’atout de Calais est d’être situé à proximité d’une centrale nucléaire (Gravelines où il est aussi prévu l'installation d'une nouvelle de type EPR).
Coordination active
Les compagnies et les ports avancent ensemble et se coordonnent pour relever ce défi de la « décarbonation » d’ici six ans car les installations à terre (potences, prises…) doivent correspondre à celles sur les ferries et inversement.
Sur le port de Calais, la réflexion est lancée également pour la mise en place d’un transformateur fixe répondant aux besoins. Les coûts seront inévitablement très élevés pour toutes les parties et ne sont pas encore complètement évalués.
Clotilde Martin