Les taux de fret, les taux d'affrètement à temps et les valeurs de second navire devraient tous connaître des gains ces deux prochaines années, 2023 comprise. La reprise de la croissance en Chine et l'augmentation de la demande de carburéacteur suite à la réouverture des voyages vers et depuis la Chine sont les principaux moteurs de la croissance de la demande de fret.
Selon le Bimco, la demande de pétroliers transportant du brut augmentera de 4,5 à 6,5 % en 2024 par rapport à 2022, tandis que l'offre diminuera de 0,6 %. De même, l’association internationale fédérant les exploitants de navires, tous segments confondus, anticipe une croissance de 6 à 8 % de la demande de produits pétroliers, l'offre diminuant de 0,7 %.
Booster de tonne-mille
Aussi, l'interdiction par l'UE du pétrole et des produits pétroliers russes devrait booster la demande de tonne-mille, les distances moyennes de navigation étant estimées en hausse de 3 à 4 %. Les exportations de brut de l'Oural vers la Chine à partir des ports occidentaux de la Russie ont, elles, augmenté en février en raison de la baisse des taux de fret et de la hausse de la demande, selon des sources de Reuters.
« La croissance de la flotte est limitée par de très petits carnets de commandes. Si l'on ajoute à cela la réduction prévue des vitesses de navigation de 2 à 3 % en raison des réglementations sur la décarbonation, l'offre globale diminuera », argumente l’organisation.
Des nuances
Des risques pèsent donc sur les prévisions, concède le Bimco. « La demande de fret pourrait être impactée par une croissance économique plus faible et les changements structurels prévus ne sont pas encore visibles. »
Tous les analystes conditionnent la demande de fret à la reprise de la croissance en Chine, à sa demande intérieure, ainsi qu’à la réouverture des voyages à destination et en provenance de la Chine, dopant les carburéacteurs. Parmi les autres paramètres, la capacité de la Russie à maintenir ses exportations de produits pétroliers et l’attitude de Pékin par rapport à ses quotas d'exportation.
« Si l'un ou l'autre de ces changements dans les modèles commerciaux et opérationnels ne se matérialise pas comme prévu, le marché ne se renforcera pas comme nous le prévoyons », nuance donc l’organisation.
A.D.