La révolution sidérurgique

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Alors que la sidérurgie concentre entre 7 et 9 % des émissions mondiales de CO2, selon l’association Worldsteel, l’industrie sidérurgique européenne s’est engagée à réduire les émissions de carbone de 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990 (– 30 % par rapport aux niveaux de 2018) et à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050.

Alors que plusieurs technologies émergent, l’hydrogène vert (produit par électrolyse de l’eau) pour remplacer le charbon est largement plébiscité. ArcelorMittal, ThyssenKrupp, Tata Steel… ont des projets dans ce sens, avec des échéances plus ou moins proches. Le leader mondial ArcelorMittal a annoncé dès 2021 qu’il comptait investir des milliards de dollars pour réduire ses émissions mondiales de carbone de 25 % d’ici 2030 et de 35 % en Europe.

Plus de 70 % de l’acier est encore produit dans des hauts fourneaux alimentés au charbon, procédé comptable de l’émission de 1,8 à 2 t de CO2 par tonne d’acier produite.

Dans une phase de transition, en cours, les sidérurgistes optimisent leurs hauts fourneaux en ayant recours aux fours électriques pour fondre de la ferraille recyclée. La séquestration de CO2 suscite également beaucoup d’intérêt, mais les projets sont encore rares (Dunkerque, Gand).

Les besoins d’investissement sont colossaux, selon Eurofer, qui a relevé une soixantaine de projets avec à la clé, la possibilité de réduire les émissions de CO2 de 81,5 Mt par an d’ici 2030. L’association des sidérurgistes européens estiment les dépenses d’investissement à 54 Md€ et les Opex à 85 Md€.

L’accès à l’énergie, en particulier l’électricité et l’hydrogène, et à un coût compétitif reste un défi. Les 60 projets nécessiteront chaque année environ 75 TWh d’électricité pour le fonctionnement des processus sidérurgiques et environ 2,12 Mt d’hydrogène, soit au total environ 165 TWh d’électricité décarbonée d’ici 2030 (la consommation annuelle de la Belgique). L’industrie sidérurgique de l’UE consomme annuellement de l’ordre de 75 TWh d’électricité, soit achetés au réseau extérieur soit autoproduits.

Le secteur de l’acier est le plus exposé au risque de fuite de carbone parmi les industries à forte consommation d’énergie.

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