Les investissements en amont, qui ont atteint dans le secteur pétrolier et gazier leur point historique le plus bas en 2020, ont impacté la demande de fret conventionnel.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) s’attend à ce que la production en dehors de l’OPEP stagne au cours de la prochaine décennie, uniquement en raison d’un manque d’investissements. Mais les gisements de croissance pour les navires de colis lourds ne résident plus vraiment là, mais dans les projets liés aux énergies renouvelables et, en particulier, dans l’éolien. D’autant que la tendance est à l’utilisation de turbines plus lourdes et de pales plus longues, ce qui est favorable à la flotte de gros-porteurs.
Selon Fitch, les dépenses mondiales d’investissement dans le secteur du pétrole et du gaz devraient toutefois connaître une année de croissance en 2022, augmentant de 11,6 % sur un an pour atteindre 533 Md$. Les Amériques portent la plus forte croissance, avec respectivement 24,1 % pour le continent sud et 24,6 % au nord. La région Asie est une fois de plus en tête du classement avec les niveaux de dépenses en capital les plus élevés, estimés à 128 Md$, devançant de peu le Moyen-Orient qui devrait dépenser 120 M$ cette année. Les projets retardés semblent rattraper le terrain perdu. Mais cela ne signifie pas pour autant que ces dépenses soient exclusivement dédiées à l’offshore gazier et pétrolier. Les grandes majors cotées en bourse ont désormais des comptes à rendre sur leurs émissions de carbone. Les activistes, qui se sont introduits dans leurs conseils d’administration (ExxonMobil), y veillent. Les investissements traditionnels en amont seront donc lentement mais sûrement délaissés au profit de ceux dans les énergies renouvelables même s’ils ne représentent encore qu’une part relativement faible des dépenses globales. Quoi qu’il en soit, le développement de l’hydrogène bleu et des projets de capture du carbone qui y sont liés ne feront pas les affaires du transport maritime de marchandises diverses.
