Irremplaçable ? Voilà bientôt un an que l’homme d’affaires Jean-Marc Forneri est décédé brutalement après avoir occupé le poste de président du conseil de surveillance entre 2014 et décembre 2020. Depuis tout ce temps, le premier port de France attend la nomination d’un successeur à la présidence de l’organe de gouvernance. Élisabeth Ayrault, qui a quitté en septembre dernier le directoire de la CNR, assure l’intérim depuis janvier 2021. Lors du Conseil de surveillance du 26 novembre dernier, elle s’est émue de la situation, alertant les représentants de l’État actionnaire tout en rappelant l’importance de cette fonction, qui favorise l’équilibre avec le directoire et exerce le contrôle de sa gestion.
Comment le premier port français peut-il naviguer sans capitaine à bord? Au lendemain de la disparition de Jean-Marc Forneri en décembre 2020, le patron d’Orange a immédiatement été pressenti pour lui succéder. Inspecteur des finances tout comme lui et homme de réseaux, Stéphane Richard était favori surtout pour sa capacité à convaincre Bercy d’accepter de financer certains dossiers et ses liens avec les grands industriels.
Avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, l’État a joué la montre en attendant la décision en appel concernant l’arbitrage Tapie. Le couperet est tombé. Condamné à un an de prison avec sursis et 50 000 € d’amende, Stéphane Richard a démissionné d’Orange le 24 novembre. La présidence du Conseil de surveillance du port de Marseille-Fos continue de dériver en attendant qu’un nouvel homme ou femme soit pressenti.