Les énergies renouvelables en armes anti-Covid en Espagne

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En 2020, le conventionnel a été l’un des segments les plus touchés par la pandémie et la crise économique. Mais le colis lourd a continué à progresser malgré la crise et constitue l’un des espoirs des ports espagnols pour sortir de la récession, notamment grâce à l’impulsion de l’éolien.

Selon les statistiques publiées par Puertos del Estado, l’organisme de tutelle des ports de commerce espagnols, qui dépend du ministère des Transports, le trafic de marchandises conventionnelles a chuté de 14 % l’année dernière pour se situer à 67 Mt. Ce chiffre est le reflet de l’effondrement du trafic automobile (– 27 %) et du recul du ro-ro (– 14 %).

En revanche, le segment du colis lourd a mieux tiré son épingle du jeu grâce à l’impulsion des énergies renouvelables. Les données consolidées au niveau national n’ont pas été communiquées mais les éléments disponibles témoignent de la résilience du secteur malgré la crise. L’Espagne dispose d’une chaîne de valeur puissante dans l’éolien et d’acteurs expérimentés en matière de transport et de logistique (transporteurs routiers, manutentionnaires, consignataires, etc.). Le secteur est devenu un acteur clé en Europe avec un chiffre d’affaires de 3,6 Md€ en 2019, dont 2,2 Md€ réalisés à l’export.

Bilbao, leader espagnol sur le colis lourd

Le port de Bilbao fait figure de leader traditionnel avec deux acteurs de poids dans l’éolien. Siemens Gamesa dispose de son propre terminal et Haizea Wind a investi dans une unité de fabrication de tours et de structures offshore. En 2019, 4 099 pièces ont été réceptionnées et 142 000 t d’équipements ont été embarquées pour l’industrie éolienne. Pendant le premier semestre de 2020, le nombre d’opérations réalisées a progressé de 11 % (2 295), grâce au dynamisme de l’éolien avec 96 711 t traitées (+ 24 %).

Mais cette belle dynamique a été stoppée au cours du 4e trimestre. Une grève dure de la manutention portuaire a paralysé l’activité du port pendant deux mois (du 9 octobre au 4 décembre). Face à la fermeté des entreprises de la manutention, les grévistes ont dû reprendre le travail. Mais le conflit a détourné des opérations vers d’autres ports de la péninsule.

De nouveaux ports intéressés

Alors que Bilbao se trouvait pénalisé par les grèves, d’autres ports ont enregistré quelques succès. On assiste, en effet, au développement du colis lourd dans des places portuaires peu familières jusqu’ici de ce type de trafic. Et les industriels sont intéressés par des fabrications dans les enceintes portuaires. Tarragone s’est lancé depuis plusieurs années dans ce trafic, y compris pour des opérations complexes. Un système de levage de bateaux pour la maintenance de plus de 2 000 t, destiné à l’Algérie, a été construit sur un quai du port puis expédié vers l’Algérie en deux envois en septembre 2020.

Le plus surprenant est sans doute le cas de Motril, dans la province de Grenade en Andalousie, qui a été spécialisé pendant plusieurs décennies dans l’agroalimentaire et la pâte à papier. Un trafic de pales d’éoliennes de grande dimension, fabriquées dans l’usine de Vestas située à Ciudad Real dans la région de Castille-La Manche, a démarré en 2019. En Méditerranée également, plus de 800 pièces, soit plus de 50 000 t, ont été exportées en 2020 via Carthagène. Elles provenaient de l’usine de Vestas mais aussi de celle d’Eiffage à Madrigueras, dans la province d’Albacete en Murcie.

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