La France maritime veut imposer son leadership « éco-énergétique »

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Le Cluster maritime français est à l’origine de la création d’une coalition d’acteurs visant à accélérer la transition énergétique du maritime. Une de plus ? Multi-secteurs, pluridisciplinaire, la coalition « terre, mer, air, espace » est ambitieuse.

Réunion momentanée de puissances, de partis ou de personnes dans la poursuite d’un intérêt commun. Telle est la définition communément admise pour le terme de coalition. En quelques mois, elles ont essaimé dans le transport maritime. Et elles ont toutes pour objet commun la décarbonation de ce secteur qui s’est longtemps pensé comme étant le plus vert de tous.

« Il faut investir dès aujourd’hui et dans les trois à cinq ans pour les solutions et usages en service en 2050. Dans l’état actuel des technologies, on ne sait pas comment atteindre l’ensemble des objectifs. Il y a des solutions, mais on ne sait pas où elles sont. Des alliances entre secteurs, industries, acteurs naîtront des solutions qui permettront de faire sauter les verrous », plante Frédéric Moncany de Saint-Aignan.

Le président du Cluster maritime français (CMF) est à l’origine d’un projet, adoubé par le président de la République Emmanuel Macron en décembre dernier à l’occasion des Assises de l’Économie de la mer mais en couveuse depuis trois ans au sein du Cluster, dont la vocation est précisément de mettre en synergie les acteurs pour que les technologies arrivent vite sur le marché.

Serait-ce une coalition d’acteurs de plus? « Nous sommes à la croisée de trois transitions, numérique, environnementale et sociétale. À ce jour, on ne peut pas les gérer sans mettre tout le monde autour de la table et en débordant du seul secteur maritime, avec d’autres écosystèmes, qu’il soit aérien, ferroviaire… », justifie Frédéric Moncany.

État de l’art

Le CMF tient peut-être là sa différence. La nouvelle alliance d’acteurs « terre, air, mer, espace », qui veut briser la culture du travail en silo, est ambitieuse dans la mesure où elle fédère au-delà du maritime et vise une transition globale. « Notre sujet n’est pas la seule réduction des émissions des navires. »

Pour cheminer vers des solutions d’ici 2050, le Cluster a confié à Ecosys, dont c’est le métier, le développement d’une plate-forme numérique (un « SeaLab ») qui permettra d’interconnecter les acteurs.

« Structurer une démarche collective nécessite beaucoup de méthode, de process et d’outils de pilotage », explique Pierre Nougué, cofondateur d’Ecosys, qui a la charge de structurer cet écosystème complexe. « La décarbonation à atteindre en 2050 est pour le moins complexe. Derrière le nombre de parties prenantes, il y a des compétences humaines et technologiques, des convictions pas forcément alignées, des solutions plurielles et des sujets réglementaires, régionaux, nationaux, européens. »

L’alliance, à laquelle se sont ralliés à ce jour CMA CGM, Bureau Veritas, Dassault System, EDF, Total, Naval Group, RTE, Engie, et aussi les fédérations professionnelles du secteur (Unim, Armateurs de France, Union des ports de France, Gican, GNL Platform, Cnes, Ifremer…), se donne pour objectif en 2020 d’établir un état de l’art et un plan d’actions commun 2050 pour déployer avant cinq ans des premières solutions. Elle sera présente au Congrès mondial de la nature de l’ONG UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) qui se tient à Marseille en juin 2020. Elle devrait d’ailleurs alimenter en éléments de langage le président de la République qui, lors du One Planet Summit, le sommet des chefs d’État, s’exprimera sur la France maritime…

Adeline Descamps

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