En matière de colis lourds, l’Espagne a des atouts à faire valoir. Même si l’industrie a souffert, le gouvernement central et les autorités régionales ont multiplié les efforts pour préserver le tissu des entreprises, notamment dans les biens d’équipement. Surtout, le pays a su prendre la vague des énergies renouvelables. Le pays se classe au 2e rang européen en termes de capacité installée (26 GW) après l’Allemagne, selon les chiffres publiés par Wind Europe. Un cluster s’est développé, proposant une offre complète tant pour l’éolien terrestre que offshore. Il peut s’appuyer sur un dispositif logistique existant (transporteurs, transitaires, consignataires, manutentionnaires, etc.). Et le secteur s’est adroitement positionné à l’export. D’où la consolidation, au fil des années, d’une véritable chaîne de valeur. Le colis lourd est en outre devenu une priorité stratégique des autorités portuaires qui, pour stimuler ce trafic, n’hésitent pas à réduire les droits de port comme, par exemple, à Barcelone ou Bilbao.
Exception basque
Bilbao, qui bénéficie déjà de la proximité de l’industrie basque spécialisée dans les biens d’équipement, est aussi favorisé par l’implantation de quelques références de l’éolien (Gamesa, Haizea Wind, Navacel, etc.). Gamesa a d’ailleurs sollicité récemment l’extension des 74 000 m2 actuels de sa concession.
Finnlines, client historique du port, assure le transport de tout type de colis lourds et renforce régulièrement sa desserte de l’Europe du nord. En février 2020, la compagnie a ainsi annoncé l’amélioration de la ligne Anvers-Bilbao.
Dernier élément, et non des moindres, le rôle actif joué par Uniport. L’association, qui rassemble l’ensemble des acteurs de la communauté portuaire de Bilbao, joue désormais un rôle de guichet unique.