Cuxhaven, un port à colis lourds à l’embouchure de l’Elbe

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Face au canal de Kiel, à l’embouchure de l’Elbe, Cuxhaven a longtemps été un port avancé de Hambourg, situé à 100 km. À la fin du xixe siècle, Hamburg Amerikanische Paketfahrt Gesellschafft (futur Hapag-Lloyd) y avait d’ailleurs établi son terminal d’embarquement pour les paquebots transatlantiques. Également proche de l’estuaire de la Weser et des ports de Bremerhaven et de Willemshaven, Cuxhaven ne peut guère rivaliser avec ses grands voisins pour le vrac ou le conteneur mais s’y développe une activité pour le transport des véhicules légers et les projets industriels.

Grâce à de bonnes liaisons ferroviaires avec l’hinterland, Cuxhaven sert de port d’embarquement pour l’exportation des berlines allemandes à destination de la Suède, l’Islande, le Danemark et surtout la Grande-Bretagne, desservie par les armements DFDS et UECC (United European Car Carriers). En août dernier, le port a ainsi célébré la deux millionième BMW exportée vers la dissidente européenne en 15 ans. Au total, 500 000 véhicules neufs passent en moyenne chaque année par Cuxhaven.

Sur le chemin des éoliennes

Les colis lourds sont une autre de ses spécialités, avec un tonnage total dépassant 1 Mt en 2019, soit près de la moitié de son trafic. Depuis février 2018, le Ville-de-Bordeaux (Louis-Dreyfus Armement), qui transporte notamment les pièces industrielles d’Airbus entre Hambourg, Nantes-Saint-Nazaire et Bordeaux, y fait escale à chacun de ses voyages.

Avec le développement des éoliennes en mer en Europe du Nord et deux usines de fabrication à proximité – celles de Siemens Gamesa Renewable Energy (SGRE) et du fabricant allemand de mâts et fondations Ambau (en passe d’être repris par Titan Wind Energy) – Cuxhaven s’est naturellement imposé en Europe dans ce domaine. Les nacelles produites par General Electric à Saint-Nazaire pour équiper les champs éoliens au large des côtes allemandes de la mer du Nord transitent aussi par le port allemand.

Celui-ci développe d’ailleurs ses infrastructures: après un quatrième poste à quai mis en service en 2018, des études ont été menées pour trois autres. La décision d’investissement est imminente.

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