Pasaia tente d’enrayer son déclin

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Pasaia souffre traditionnellement de sa situation au fond d’une rade reliée à la mer par une embouchure étroite de 1,2 km de long. Le coûteux projet de création d’un port extérieur devant le mont Jaizkibel (765 M€), fortement soutenu par la communauté portuaire, avait été abandonné en 2014. La crise de la sidérurgie au Pays basque espagnol et la forte réduction des importations de ferraille ont fait plonger le trafic de 5,5 à 3,1 Mt entre 2006 et 2018.

Pour enrayer le recul, les responsables du port ont présenté fin décembre un plan d’investissement de 23 M€ d’ici 2027. À l’intérieur de la rade, le passage au point le plus étroit, face au chantier naval de la société Zamakona, sera élargi. L’illumination nocturne du canal d’accès et la mise en place d’un nouveau dispositif de mesure des marées sont également prévues.

L’objectif est de faciliter l’accès des grands navires, limité à ce jour aux unités de 140 m de long, même si le port a réussi à accueillir un navire de 185 m. Les responsables du port veulent notamment permettre l’accès des nouveaux car carriers de 169 m de United European Car Carriers (UECC), l’armateur norvégien de ro-ro. Il s’agit aussi de fidéliser le trafic stratégique des voitures neuves (228 000 véhicules entre janvier et octobre 2019). Les améliorations devraient bénéficier également à ArcelorMittal qui exporte des produits sidérurgiques depuis ses usines d’Olaberria et de Bergara, situées dans la province du Guipuscoa. Le port espère ainsi atteindre les 5 Mt à l’horizon 2027 contre 3,3 Mt attendues en 2019.

« Y basque »

Pasaia cherche aussi à gagner de nouveaux clients. De gros espoirs se fondent dans l’utilisation des installations par la compagnie minière australienne Highfield Resources, qui envisage d’exploiter un gisement de potasse en Navarre. Mais l’attention est accaparée par les conteneurs. Pasaia est l’un des rares ports espagnols à ne pas traiter de boîtes, les deux tentatives de création de lignes feeder ayant échoué. L’hinterland industriel existe, mais les chargeurs préfèrent Bilbao qui dispose d’infrastructures de qualité et d’une bonne connectivité.

Le port espagnol n’envisage pas de concurrencer directement Bayonne. Cependant, plusieurs projets sont à l’étude. La création d’une gare intermodale, près du port, à Lezo, avec accès UIC, dépend d’un accord entre le gouvernement central espagnol et l’exécutif régional basque, qui tarde cependant à venir. En revanche, la LGV entre les trois capitales des provinces basques (« Y basque ») est en cours de réalisation: la ligne sera dotée d’un écartement international et un usage mixte passagers/fret est envisagé. À cette fin, Bilbao et Pasaia seraient reliés à la LGV et bénéficieraient d’une connexion ferroviaire UIC jusqu’à la frontière française. On en est encore loin, mais les Basques n’ont plus à démontrer leur ténacité.

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