Sète s’organise dans l’urgence face à l’arrivée de DFDS

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Cela s’agite à Sète. Avec l’arrivée de DFDS, qui a quitté Toulon pour le port héraultais, la plateforme récupère un trafic de 80 000 remorques annuelles. Soit plus du double de celui d’Ekol Logistics, qui n’opérait « que » 30 000 remorques. Si l’opérateur multimodal turc reste un client important du port héraultais, où il a en projet la construction d’un entrepôt sous douane, d’autres y font ainsi leurs premiers pas, tels Mars Logistics, VIP, CMA, Orkun Group ou MFT. Sète, dont le trafic annuel s’est élevé à 4,1 Mt en 2018 (4,2 Mt en prévisionnel en 2019), pourrait y gagner 1 Mt supplémentaires. Non sans heurts. « Au départ, cela a été un peu le bazar », résume un usager du port. « Il faut organiser l’accueil des chauffeurs, avec des sanitaires, des douches, des parkings pour le stationnement. Cela reste encore précaire », admet Arnaud Rieutort, directeur commercial du port. Olivier Carmès, le directeur général, annonce un accroissement des capacités de stationnement, qui vont passer de 5 à 7 ha. Le port devrait par ailleurs récupérer 6 ha supplémentaires en acquérant la zone d’un Lidl, vouée à entrer dans la concession, pour faire face à cette forte augmentation de trafic.

De 10 à 40 000 unités

DFDS opère trois escales hebdomadaires, les mardis, jeudis et dimanches. La réception des navires a été transférée du quai Colbert vers le nouveau quai H, pour accueillir des trafics de plus grande capacité. DFDS devrait mettre en service sur cette ligne la dernière génération de rouliers, long de 230 m et dotés d’une capacité de chargement de 440 remorques (6 700 m linéaires). La capacité est à ce stade de 250 à 300 remorques. « DFDS ne va pas augmenter le nombre d’escales, mais la capacité des navires », confirme Olivier Carmès. Pour pérenniser cette nouvelle autoroute de la mer, Sète compte jouer sur sa multimodalité route/rail/fluvial. La liaison ferroviaire avec Bettembourg, opéré par Viia (manutentionnaire: SPS), représente à ce jour 10 000 remorques par an. L’objectif est de passer à 40 000 unités, soit la moitié du trafic apporté par DFDS. Une nouvelle plateforme ferroviaire, permettant le chargement de trois trains complets en simultané, sera livrée fin 2020, moyennant un investissement de 10 M€.

« Les marchandises turques – produits manufacturés, fruits et légumes… – intéressent d’autres armements, sur des destinations du Maghreb, notamment l’Égypte et le Maroc », confie Arnaud Rieutort. En accord avec d’autres armateurs, DFDS pourrait ainsi transborder une partie de sa marchandise à Sète.

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