Vous lancez une vaste opération de remise en ordre portuaire. Était-elle vraiment nécessaire?
Pasqualino Monti: Pour exploiter tout le potentiel des ports de la Sicile, il faut développer leurs points forts. En l’occurrence, les croisières, le short sea et les opportunités offertes par le développement de l’économie bleue. Les infrastructures siciliennes sont depuis trop longtemps négligées. Elles n’ont bénéficié, ces dernières années, d’aucun plan de développement économique. Pas une décision d’investissements n’a été prise. Naturellement, Palerme, Termini Imerese, Trapani et Porto Empedocle ne forment pas un bloc homogène et ont des parcours et une histoire bien distincts. Outre une modernisation des infrastructures, il faut les repenser avec une approche de complémentarité. Nous avons amorcé divers chantiers qui doivent progressivement redessiner leur physionomie. Il nous faut du temps et des ressources.
Comment va se dérouler cette opération?
P.M.: Nous avons initié 42 chantiers ces deux dernières années et lancé divers appels à projets afin de trouver les financements nécessaires. En ce qui concerne Palerme, qui doit conserver sa vocation « croisière », il faut intervenir sur les structures et rationaliser les espaces, ce qui suppose des travaux de dragage pour être en mesure d’accueillir de grands paquebots. Nous envisageons aussi un nouveau terminal ro-ro et une infrastructure pour la desserte des îles. À Termini Imerese, notre objectif est de remodeler l’offre portuaire pour répondre au marché européen du roulier, ce qui nécessitera également des travaux d’envergure sur les infrastructures. Dans nos plans, Trapani sera dédié aux conteneurs et au trafic croisière, en complément de Palerme. À Porto Empedocle enfin, nous sommes en train d’aménager un terminal croisières, mais pour de petites unités.
Vous parlez peu de budget. Vos appels aux subsides de l’État et aux investisseurs privés ont-ils été entendus?
P.M.: Notre objectif premier était d’auditer les ports siciliens afin d’élaborer un plan d’ensemble. Un dialogue constant et constructif avec l’État italien, mais aussi avec l’Union européenne, nous rendent confiants. Disons que dans l’immédiat, nous avons déjà reçu des aides
Des trafics faibles
À Palerme, le volume de conteneurs atteint à peine les 16 000 EVP, tandis que le tonnage de marchandises diverses s’élève à 6,2 Mt. Le trafic passagers avoisine les 2 millions (1 986 941). À Termini Imerese, le trafic de general cargo est de l’ordre de 1,2 Mt, tandis que le roulier est encore insignifiant, à 31 849 t.
(1) L’UE a accordé 130 M€ pour draguer les fonds et refaire les quais à Palerme. Ainsi que 3 M€ à Termini Imerese pour le dragage. Il est question de 28 M€ pour Trapani, mais Pasqualino Monti est plus que discret sur la question.