Les PCS, ces outils qui évoluent très vite

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Les systèmes d’informatique portuaire ont considérablement évolué ces dernières années. Dans les années 80, les PCS (Port Community System) et CCS (Cargo Community System) étaient surtout orientés vers de l’échange d’informations entre opérateurs de terminaux, compagnies maritimes et autorités douanières et/ou portuaires. « À l’époque, il s’agissait de réseaux privés entre opérateurs portuaires car il n’y avait pas Internet », explique Jérôme Besancenot, directeur des systèmes informatiques d’Haropa Port du Havre et président de Protect, le groupe interportuaire spécialisé dans la normalisation des échanges électroniques.

La conteneurisation a encouragé la création d’entreprises spécialisées dans les systèmes communautaires, son trafic générant des masses documentaires. L’avènement d’Internet a encore accéléré les choses, rendant aisées les interconnexions sans passer par des réseaux privés. À la dématérialisation des données s’est ajoutée celle des procédures jusqu’à ce que le guichet unique devienne une réalité. Une révolution grâce à laquelle est déposé sur le web l’ensemble des documents liés au passage de la marchandise et du transit des navires dans le cadre d’un guichet unique portuaire européen dès 2015. « Cela a permis de digitaliser la chaîne d’informations sur les navires », ajoute le DSI havrais. Les différentes générations de PCS, en France comme à l’étranger, ont été sources d’innovation. C’est le cas de S)One, le dernier PCS porté par l’entreprise havraise Soget, qui évolue aujourd’hui vers le « door to door » et pousse toujours plus loin la logique d’intégration de la supply chain pour prendre en charge l’ensemble des acteurs de l’hinterland. « L’échange fluide d’informations entre tous les acteurs, terrestres, ferroviaires ou encore fluviaux est aujourd’hui un enjeu de compétitivité. Il y a encore beaucoup de travail à effectuer pour rendre interopérables les systèmes car tout n’est pas normé. Dans le maritime, les choses sont bien définies par l’échange documentaire. En revanche, à terre, on en est encore aux balbutiements », reconnaît Jérôme Besancenot. Avec les obligations réglementaires de digitalisation – depuis avril 2019, l’OMI a rendu obligatoire les échanges électroniques de données sur les informations liées aux navires et aux escales –, les ports qui génèrent notamment du trafic de conteneurs sont équipés de PCS-CCS de plus en plus sophistiqués dont les fonctionnalités tendent à converger entre elles.

Synchronisation et réactivité

La convergence est aidée par certaines structures comme l’IPCSA (International Port Community System Association), qui rassemble les opérateurs et/ou éditeurs de PCS à travers le monde, et dont l’Havraise Soget est un des membres fondateurs. « Leurs travaux tirent le métier vers le haut. Du coup, la marge différentielle sur la compétitivité s’efface un peu et la différence se fait davantage sur un plan commercial, insiste le président de Protect. L’organisation des escales est propre à l’activité de chaque port. Les opérations sont mieux orchestrées lorsqu’on dispose d’une plus grande quantité et qualité d’informations qui permettent de travailler le prédictif. La synchronisation entre tous les acteurs, la réactivité en cas d’incident ou retard sont aussi importants. C’est là que se loge la valeur ajoutée. Les clients sont de plus en plus sensibles à cette facilité à échanger les informations et à interconnecter leurs outils informatiques sans que cela leur coûte des développements supplémentaires. De ce point de vue, Le Havre est plutôt bien noté par les compagnies maritimes ».

Les ports du range Nord ont également fait évoluer leurs systèmes pour traiter des volumes importants. Né en 1992, Protect travaille sur la dématérialisation des données et des procédures entre autorités portuaires et clients. Il rassemble Le Havre, Rotterdam, Anvers, Amsterdam, Londres, Felixstowe, Brême, Hambourg, Barcelone, Valence, Bilbao, rejoints récemment par Nantes et Dunkerque. « Protect a décidé récemment d’intégrer l’IPCSA », confie Jérôme Besancenot. Une intégration qui élargit son horizon jusque-là très européen grâce à la vocation internationale de l’IPCSA. Le groupe interportuaire spécialisé dans la normalisation des échanges électroniques s’est d’ailleurs beaucoup investi au sein de l’OMI dans le vaste chantier des échanges électroniques de données sur les informations liées aux navires et aux escales. La disposition, valable pour tous les pays qui ont signé la convention de l’OMI, leur donne un an pour se mettre en conformité.

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