« Si la concession de services avait été rédhibitoire, nous n’aurions pas candidaté »

L’annonce était attendue depuis quelques mois. Elle est tombée ce 31 octobre. Le conseil de surveillance du Grand Port Maritime du Havre (GPMH) a retenu l’offre de Générale de Manutention Portuaire. GMP va réaliser l’extension finale de Port 2000 et exploitera pendant trente ans ses deux postes à quai 11 et 12 et une surface adjacente de 42 ha. L’opérateur portuaire, coentreprise de DP World et Terminal Link (groupe CMA CGM), est déjà l’exploitant du Terminal de France, une installation de 1 200 m de linéaires, ainsi que des Quais de l’Europe et des Amériques aux Terminaux Nord. « Je ne sais pas vraiment ce qui a fait la différence par rapport aux autres offres, dont je ne connais pas le contenu, réagit Louis Jonquière. GMP a été le premier à investir sur Port 2000 en 2006. Nous avons un savoir-faire. Deux des grandes alliances mondiales – Ocean Alliance et THE Alliance – sont nos partenaires. Nous avons également une politique d’investissements soutenue », énumère le dirigeant. GMP a encore récemment injecté 65 M€ dans son outillage à Port 2000, fait-il valoir.

1 MEVP en plus

L’attribution de ce linéaire va apporter une bouffée d’oxygène au manutentionnaire. Que ce soit sur le Terminal de France à Port 2000 ou sur les terminaux Nord, l’activité est proche de la saturation. Dans un communiqué, CMA CGM, un de ses clients et coactionnaire de GMP, estime qu’un million de conteneurs EVP pourront être traités grâce à ces nouvelles surfaces. Une assurance sur les volumes, estime-t-il. Les travaux incombant à GMP démarreront en 2022 lorsque le mur de quai aura été finalisé par le port1. Il s’agira de travaux d’infrastructures, d’assainissement et de construction d’un terre-plein, mais aussi des accès routiers ou ferroviaires. « Le terminal devrait fonctionner avec un minimum de quatre portiques. Il pourrait entrer en exploitation commerciale fin 2023-début 2024 », prévoit le responsable. Reste la question épineuse: le terminal sera régi par une concession de service – statut juridique dont ne veulent pas les manutentionnaires – contrairement à la convention de terminal qui avait cours jusqu’à présent. À ce sujet, Louis Jonquière est prudent. « Les termes contractuels sont un peu plus contraignants que par le passé. Il y a davantage d’ingérence de l’autorité portuaire. Nous n’avions pas le choix, mais si cela avait été aussi rédhibitoire, nous n’aurions pas répondu à l’appel d’offres ».

Louis Jonquière a été nommé à la direction générale du groupe PortSynergy, présent à Fos (Eurofos) et au Havre. Il conserve ses fonctions au Havre.

Il succède à Nicolas Gauthier, qui a quitté le groupe pour un projet portuaire à Guayaquil en Équateur.