Pour avoir engrangé des taux de fret approchant des plus hauts historiques pour certaines destinations cette année, la compagnie de transport maritime de produits pétroliers a déclaré, à l’issue de son 3e trimestre, des revenus en hausse de 8,7 %, à 175,3 M$, par rapport à la même période de 2018. Le taux de fret moyen spot pour un VLCC a atteint 25 036 $/j pour 17 773 dollars un an plus tôt. Sur les neuf premiers mois de l’année, ses revenus ont bondi de 59 %, à 577,2 M$, et sa perte s’est contractée, de 110,1 à 42,5 M$.
Les sanctions américaines à l’encontre de ses homologues chinois, dont des entités du géant mondial du shipping Cosco, et la réglementation IMO2020 sur la teneur en soufre des carburants marins effective le 1er janvier prochain, entraînent une raréfaction des navires sur le marché alors que la demande semble porteuse. D’une part, les raffineurs devraient doper leur production avant l’échéance réglementaire. D’autre part, la production américaine de pétrole brut est en hausse (3,9 millions de barils/jour). Enfin, les sanctions américaines contre l’Iran engendrent un déplacement des flux qui se traduisent par des trajets plus longs.
Le resserrement de l’offre profite au marché. L’armateur belge, dont 90 % de la flotte est affrétée sur le marché spot, anticipe pour le 4e trimestre un taux journalier moyen entre 65 000 $ et 75 000 $ pour ses supertankers. C’est ce que Hugo De Stoop a mentionné dans un entretien au Financial Times. Jusqu’à présent, au 4e trimestre, les VLCC du groupe ont rapporté 60 900 $/j.
Retour à la profitabilité
Euronav a en outre stocké 420 000 t de fuel à 0,5 % et même à 0,1 % de soufre au prix de 447 dollars la tonne (contre 400 $/t pour du HSFO). De quoi couvrir les besoins de la flotte pendant une certaine période, alors que l’offre va se tendre à mesure que les navires vont être retirés du marché pour subir le retrofit avant l’entrée en vigueur de la réglementation sur le soufre.
Après avoir connu une période difficile, l’armement, coté à la bourse de Bruxelles Euronext et à celle de New York NYSE, est devenu en 2018 le plus grand armement pétrolier indépendant mondial, grâce à la reprise de l’armement pétrolier américain Grener8 Maritime et de ses 28 VLCC, dont 6 ont été revendus afin de limiter l’endettement. Le financement de cette opération s’est fait par transfert de nouvelles actions Euronav aux détenteurs des titres Grener8, la nouvelle entité ayant désormais pour actionnaires Euronav (72 %) et Grener8 (28 %).
La nécessité d’avoir une plus grande flexibilité opérationnelle vis-à-vis de la clientèle, alors qu’il faut évoluer dans un marché non seulement cyclique mais aussi très complexe, ont milité en faveur de la taille critique. « Il est difficile de prévoir les évolutions de ce marché et, partant, il faut avoir les moyens financiers pour surmonter les périodes difficiles », avait alors déclaré Hugo c Stoop, directeur général d’Euronav. Le groupe estime les avoir…