Les Pays-Bas avancent à marche forcée vers la transition énergétique dans le transport maritime et fluvial. Après l’enveloppe de 5 M€ débloquée en janvier dernier par Rotterdam pour financer des projets de carburants propres pour les navires, La Haye met à son tour la main à la poche pour accélérer. Concrètement, le gouvernement débloque 20 M€ pour les deux filières: 15 millions pour le secteur fluvial et 5 millions dans le domaine du maritime. Un accord dénommé « Green deal » a été signé dans ce sens entre le gouvernement néerlandais, les pouvoirs publics et l’ensemble des branches professionnelles des deux filières, y compris des banques et des instituts de recherche. Ces derniers vont notamment plancher pour mettre au point des moteurs électriques. Un projet de navire disposant d’une propulsion zéro émission de CO2 devrait aussi voir le jour d’ici 2030.
Au-delà des exigences internationales
Ces subventions sont par ailleurs destinées à concrétiser des projets déjà sur le métier: initiatives pour économiser le carburant ou développer des biocarburants. Concernant le fret, l’argent public sera alloué à des concepts d’acheminement groupés ou à des moyens permettant de réduire les temps d’attente aux écluses. Spécifique à la batellerie, un label développement durable va aussi être créé. Il sera attribué aux bateaux respectant certaines normes environnementales. Ce label « vert » offrira aux bateliers des réductions sur les droits de passage et de séjour dans les ports et des conditions de financement avantageuses auprès des banques. Aux côtés de Rotterdam qui vise la neutralité carbone d’ici 2050, le « Green deal » met aussi la pression sur les professionnels du transport pour réduire leur bilan carbone. Le secteur fluvial est ainsi tenu de réduire de 40 % ses émissions de CO2 d’ici 2030 et une neutralité carbone en 2050. Quant à la branche maritime, l’objectif va au-delà de ceux fixés par l’agenda international de l’OMI. Volontaristes, les Pays-Bas visent un infléchissement de 70 % des émissions de CO2 de leurs navires à l’horizon 2050.
Initiatives hors normes à Rotterdam
Rotterdam a défrayé la chronique à plusieurs reprises en faisant part de projets pharaoniques pour les années à venir visant à assurer sa transition énergétique. Ainsi son initiative de créer une unité de stockage de CO2 en pleine mer du Nord va demander la construction d’infrastructures hors normes et auquel le port d’Anvers et le groupement portuaire North Sea Port (Gand, Terneuzen et Vlessingue) se sont associés. Le projet porte sur un investissement de 400 à 500 M€. Une autre nouvelle qui n’est pas passée inaperçue concerne la construction à l’étude de la plus grosse centrale de production d’hydrogène propre en Europe.