À en croire le rapport établi par le port de Ravenne (Émilie-Romagne), les importations de céréales sont un des points forts de l’économie portuaire transalpine. À l’échelle nationale, la répartition des volumes et le niveau des infrastructures pour le stockage laissent entrevoir un panorama tout en contrastes. En Sicile, par exemple, les silos situés dans la zone portuaire de Palerme vont être démolis pour des raisons esthétiques mais aussi pour désengorger le trafic portuaire. À Ancône (Ligure), les concessions accordées aux sociétés gestionnaires des trafics de céréales, Sicilia SRL et Sai SRL, expirent fin décembre. Deux faits qui ne seront pas sans impacts sur les volumes et l’emploi. Toutefois, à Ravenne, Ancône ou encore Savone, les bilans sont au vert. « Savone est un port important pour les industries alimentaires de l’Italie du Nord-Est, assure Leonardo Picozzi, du service de statistique et promotion du port de Savone. Les investissements débloqués en 2014 pour la construction notamment de cinq nouveaux silos et la mise à niveau des installations portuaires ont permis au port d’accueillir les grands navires et, par conséquent, d’améliorer nos performances ». Depuis le début de l’année, Ancône fait valoir un trafic de 18,5 Mt et l’autorité portuaire anticipe une fin d’année en flèche.
Non loin de là, Ravenne améliore ses résultats d’année en année. « Nous pouvons gérer l’ensemble des opérations, du débarquement et stockage dans les silos jusqu’à l’acheminement via le fer et le réseau routier », détaille la direction portuaire de Ravenne, rappellant qu’en 2017, les opérations de stockage hebdomadaire ont dépassé la barre des 800 000 t. Pour la campagne céréalière 2017-2018, le volume de trafic est de l’ordre de 8,7 Mt, en légère hausse de 1 % par rapport à l’an dernier grâce à l’apport notamment du blé en provenance de l’Ukraine.
Depuis le début de l’année, à Venise, le port italien « médaille d’argent », dont le volume de trafic de céréales représente la moitié de celui de son voisin Ravenne, le trafic a augmenté de 26,3 % par rapport à l’an dernier et s’établit à 860 000 t.
À l’échelle nationale, les importations de céréales, farines et graines oléagineuses a augmenté de plus de 4 % l’an dernier, permettant d’encaisser un peu plus de 86 M€ (+ 2,2 %). Les importations de maïs ont le vent en poupe, contrairement au blé tendre et dur, l’orge et l’avoine. En revanche, les blés panifiables à haute teneur de protéine sont ici comme ailleurs devenus la norme.
Reste une information qui va ravir Matteo Salvini, le patron de la Ligue au slogan « Les Italiens d’abord », les exportations augmentent tandis que les importations déclinent sensiblement. La baisse des ventes vers les pays de l’UE est compensée par les exportations vers les pays tiers.