Un vent nouveau souffle sur Cérévia qui fête cette année ses 10 ans d’existence. Le conseil d’administration de l’union – six groupes coopératifs céréaliers de Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes – a nommé Fouzia Smouhi directrice générale en janvier dernier. Ces 10 dernières années, elle dirigeait le GIE Culture raisonnée contrôlée (CRC) connu sous la marque grand public « Le blé de nos campagnes » ayant vocation à apporter aux consommateurs sécurité et qualité. Il faut donc s’attendre à ce qu’elle tire la filière vers le haut.
Sur les 2,7 Mt de céréales commercialisées par Cérévia, 45 % sont destinées à l’export. Cérévia maîtrise les expéditions maritimes via sa filiale, la Société d’exploitation du port des Tellines (Sept) à Port-Saint-Louis-du-Rhône. En juin dernier, Fouzia Smouhi a également été désignée présidente du comité de direction de la Sept.
« Fouzia Smouhi a été recrutée pour valoriser les filières de qualité. Il s’agit de permettre aux agriculteurs de développer des filières dédiées en fonction du cahier des charges des clients. En répondant à des besoins spécifiques en termes de mélanges, de variétés, de critères qualitatifs, nous pouvons nous positionner sur des marchés de niche », explique Emmanuel Haugazeau, directeur du port des Tellines.
Entre le 1er juillet 2017 et le 30 juin 2018, ce sont 350 000 t (blé et orge) qui ont été exportées. Des trafics en hausse de 140 % au lendemain d’une campagne 2016-2017 tombée à 143 000 t. « L’export a été pénalisé au premier semestre 2018 par un euro fort face au dollar. Par ailleurs, les taux de fret se sont maintenus à un bas niveau, ce qui a tendance à favoriser la concurrence », détaille le dirigeant. Les Tellines ont dû composer avec une très forte production en sortie de la mer Noire. Néanmoins, les expéditions ont été soutenues, en particulier en Sardaigne et en Algérie. À noter également un navire spot chargé de 33 000 t de blé de Bourgogne destiné aux brasseurs chinois.
Cérévia, qui depuis 2009 confie l’acheminement de 40 % de sa production de céréales destinée à l’export à l’opérateur ferroviaire Europorte, a subi de plein fouet la grève des cheminots. Ainsi, 4 trains au lieu de 12 ont circulé en trois mois entre Venarey-Lès-Laumes et Port-Saint-Louis-du-Rhône. « Deux tiers des trains ont été supprimés entre avril et juin. Nous avons reporté les flux sur les barges mais les tonnages sont moindres », déplore le gestionnaire de la plateforme portuaire. Le réseau fluvial est connecté à huit sites des coopératives qui possèdent des silos sur les rives de la Saône et du Rhône.