Nantes-Saint-Nazaire, année moyenne

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« Une année médiocre! », s’accordent les acteurs du transport de céréales sur le port de Nantes-Saint-Nazaire. « Sur cette campagne, nous avons fait 205 000 t de blé à l’export, c’est mieux que la catastrophique année de 2016, mais on reste dans la fourchette basse d’une année normale, qui se situe, pour nous, aux alentours de 250 000 t », indique Yves-Marie Roué, directeur des activités Vrac chez le logisticien Idéa, à Saint-Nazaire, où l’entreprise dispose d’une capacité de stockage de 38 000 t. Tout avait pourtant bien commencé. « De juillet à février dernier, on exportait en vitesse de croisière de 20 000 à 30 000 t par mois de marchandises jusqu’à ce que se déclenchent les grèves à la SNCF. Les marchés se sont alors inversés. À partir du moment où tous les trains ne pouvaient plus aller vers les usines d’alimentation du Grand Ouest, celles-ci ont récupéré tous les blés des Pays de la Loire, privant de ressources les marchés export. Au point que le blé pour alimentation animale est devenu plus cher que le blé panifiable. Depuis mars, nous n’avons pas fait un navire à l’export », déplore le responsable d’Idéa, dont les tonnages ont été écoulés à 80 % vers le Portugal et 20 % vers l’Italie et l’Afrique de l’Ouest.

Très dépendant des cours des matières premières, des positions boursières et de la concurrence, les blés français ont souffert de la présence des origines russe, ukrainienne et roumaine, qui en passant par le Bosphore ont inondé le marché européen. Seul le passage de Gibraltar a préservé les marchés du Portugal et d’Afrique. Dans ce contexte, la coopérative In Vivo, présente à Nantes (silo de 110 000 t en vertical et 7 000 t en magasin) et à Montoir (30 000 et 10 000 t), a réussi à capter des marchés sur les pays tiers comme Cuba ou l’Arabie saoudite.

Des marchés nouveaux

« Grâce à une bonne qualité et des volumes corrects, nous avons pu accrocher ces marchés relativement nouveaux mais, globalement, on a fait peu d’export. Les Russes ont capté une grande partie des marchés mondiaux lors de la campagne précédente. Nous avons essayé de grapiller quelques contrats ailleurs », justifie Mickaël Maisonneuve, responsable de l’exploitation et de la qualité d’In Vivo. Sur 722 000 t (dont 620 000 t de blé tendre et 80 000 t d’orge), Cuba et le Moyen-Orient (Arabie saoudite, Jordanie…) ont apporté chacun 157 000 t tandis que l’Afrique (Congo, Sénégal, Mali, Algérie…) a contribué à hauteur de 133 000 t et l’Europe compte pour un peu mois de 300 000 t. Sur l’année, In Vivo aura affrété 75 navires, des petits caboteurs de 6 000 à 15 000 t. On est loin des 124 navires (de 30 à 60 000 t) de 2015-2016 où la campagne affichait 1,5 Mt.

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